La Compagnie Noire est prête.

Un peu avant ...

J'étais pourtant resté calme et la fatigue m'avait gagné mais ce n'était pas pour autant que j'étais arrogant ni méchant ! Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que ce Chat ne voulait pas venir me voir ... ah tant pis ! Le félin fit des siennes et monta sur une armoire, il subjuga l'attention du groupe et cela ne me plut guère, qu'avait-il derrière la tête ? Thirit sembla pendant un court instant omnubilé par son regard et je me levais et défaillant à cause de la fatigue je ne pus crier "assez" ce qui à mon égard était approprié par l'occasion. La princesse Ancalimë avait parlé d'un besoin d'aide mais le commandant ne semblait pas interessé et je n'en fus pas mécontent.
Alors qu'un malaise s'installa dans la salle, Kir prit les rennes et emmena le Chaton et la princesse voir leurs chambres et bien que Thirit me pria de la suivre, il toussa et crachant à nouveau du sang je ne bougeais pas de place. Je voulus tout d'abord l'aider mais le regard noir qu'Hanna me jeta m'indiqua que la meilleure des choses à faire était de s'en aller et ne pas me mêler de leurs affaires privées dont je soupçonnais un peu l'arrangement.
Je sortis de la salle et me dirigea vers la chambre de mes amis, il était tard mais ils étaient éveillés encore sous une faible lueur d'une bougie au centre de la pièce, presque éteinte ils parlaient de choses et d'autres s'inquiétant de leur destination future. Ma venue ne les inquiéta pas, ce fut à peine s'ils levèrent le nez à mon irruption et à vrai dire cela ne me dérangea pas. Je préférais que ça se passe ainsi. Alors que je me plaçais à nouveau dans un recoin sombre de la pièce, je les écoutais parler et à moitié somnolant je les surveillais d'un seul oeil, entrouvert.
Finalement la bougie s'éteignit et pour eux ce fut signe de l'arrêt de discussions qui pourtant continuèrent jusque tard dans la nuit par bribes de murmures. J'étais dans la même pièce qu'eux sans vraiment qu'ils me prennent en compte à les écouter et les surveiller comme un frère ou un père qui surveille ses frères ou ses enfants. Quand les discussion s'estompèrent complètement je sortis discrètement de la chambre les laissant dormir.
Mes pas étaient légers et frottaient le parquet du palais d'un léger bruit, je passais devant la chambre de Thirit où je n'entendis que quelques faibles paroles puis je me dirigeais vers ma chambre mais voyant que sous la porte de Kir de la lumière était présente et que des voix s'y animaient je décidais d'y jeter un coup d'oeil. En fait je n'étais pas entré dans la chambre mais j'avais entendu seulement Revan qui parlait d'une évasion, alors tout s'éclaira dans ma tête mais alors, Ancalimë parla et dit qu'elle s'en allait et pendant qu'elle prononçait ses voeux j'entrais dans ma chambre avec hâte pour éviter de la croiser. La nuit ne fut pas agréable pour moi, cette histoire d'évasion ne me plaisait guère mais je m'endormis et pendant de longues heures je ne bougeais d'un cil dormant d'un sommeil profond.
Le lendemain matin un soldat vint me réveiller, le torse nu je me levais pour me regarder dans une glace à moitié cassée. Le visage encore endolori, je mettais une chemise et allais dehors rejoindre mon commandant. Alors il m'anonça le départ de Kir, devant lui je ne fis aucune remarque, aucun signe de sentiment face à cette nouvelle et pourtant je me sentais blessé plus que je ne l'aurais cru. Cependant une partie de moi pardonnais celle qui m'avait donné la vie car je comprenais qu'elle ne se plaisait à être sous les ordres tyranniques d'un chef qu'elle ne portait pas dans son coeur. Alors je pris le message qu'il me tendit, le remerciais et m'en allais prendre congé de lui. Trahi, senti, délaissé je lisais le texte avec amertume profonde, Kir semblait aussi déboussolée et pourtant ... ses actions dernières, rien n'avait montré, rien n'avait fait que j'aurais pu pressentir ce coup. Une partie de moi lui rendait la plume, rancunier je ne pouvais lui pardonné, je me sentais bafoué mais d'un côté je la comprenais et ne pouvais lui en vouloir car elle faisait partie de moi. Je devais apprendre à présent à vivre sans elle ainsi en avait décidé le destin.




Quelque mois après le départ innatendu de Kir, je m'étais procuré le rang de capitaine de la compagnie, j'avais sous mes ordres 10 000 soldats, tous soigneurs comme moi. Je les connaissais tous et pouvais tous les apprécier. Je m'étais rapproché de Thirit sans pour autant être constamment derrière lui tel un petit chien. Nos relations étaient plus fondées sur la confiance et la sincérité. Je n'avais pas peur de lui exposer mes craintes et mes pensées et je ne doutais plus de rien. Mon niveau de combat avait augmenté sans discuter. Je m'entrainais aussi souvent que je le pouvais et j'étais devenu un véritable guerrier digne de ce nom. Mes yeux étaient devenus sages et non plus dissipés et inspiraient le respect. Je savais mener mes Hommes et ils me faisaient confiance et je les aimais comme ma propre famille. Et le nom de Kir n'intervenait dans ma bouche que très rarement, son souvenir qui avait été longuement recherché n'était plus qu'un simple souvenir qui peu à peu s'effaçait mais restait ancré dans un coin de ma mémoire. Mon allure aussi avait changé, j'étais plus assuré, toujours vêtu de noir mais j'avais de la carure et non pas mon simple physique porté sur mes épaules et maintenant le sourire sur mes lèvres se faisait rare. Jamais personne ne me voyait plus exprimer mes sentiments et pourtant je restais le même. Digne de confiance et de mérites.
Je me promenais avec deux de mes Hommes à mes côtés, l'arc bandé dans mon dos et une épée étincellante autour de ma taille. Je visitais mes Hommes qui me saluaient respectueusement. Tous étaient affairés à chercher des fioles, chercher et astiquer leurs armes dans un recoin, ils étaient prêts, mûrs et entrainés. Le calme sévissait et nous étions les meilleurs, ils sifflotaient et avaient tous le sourire aux lèvres détendus et riant presque. Ils étaient fiers, avaient de l'envergure, tout comme moi ...

Un aigle volait au dessu du Carrock. Il fut rejoint par une quizaine d'autres. L'un d'eux était gigantesque et très majestueux. Il se posa avec légerét dans une cour, passant habilement au travers des pièges. Il fut iimité par ses compagnons. Il dit de sa voix rauque.

- Que le seigneur de ces lieux se présente et qu'il n'ait aucune peur des Aigles. Aucun bétail ni humain ne sera tué.

Il scruta autour de lui avec perspicacité, lorsqu'un homme roux se présenta. Il fit une révérence courtoise de la tête puis dit.

- Mes salutations, roi des Béornides. Je suis venu ici afin de...

Mais il fut coupé par l'arrivée d'un messager...

[HRP: Je laisse Acalimë l'envoyer]