Le lièvre est plus rapide que sa voisine tortue,
Ainsi en témoigne cette fable.
"Rien ne sert de courir il faut partir à point".
La tortue s'en alla défier à la course,
Le lièvre roi des athlètes, ce dernier,
Plus vantard et vaniteux que malin s'y fit bien avoir.
"Salut à vous sire lièvre. Vous plairait-il de faire la course?
- Fort bien. A cela atout le temps je triomphe, ne vous déplaise."
La pauvre tortue avançait no sans peine,
tandis que messire lièvre vaquait à ses occupations,
Autant gustatives que reposantes.
SI bien que sa concurrente, dans l'effort perdurant,
Atteint le but à l'instar du lièvre. "- Alors?
Qu'avais-je dis?Qu'en serait-il si sur votre dos,
Vous souteniez votre logis?" sur un ton narquois.
Le lièvre malheureux s'en fut
Sur cette défaite honteuse.

Le loup et le renard


Un jour, un loup maigre, faible et peu malin
Qui jamais de sa vie ne mangea à sa fin
Rencontra dans les bois par un heureux hasard
La silhouette rousse d’un bien dodu renard.

-Comment, mon bon ami, peux-tu être ainsi ?
Moi, plus grand prédateur, à peine je survis.
-C’est simple frère loup, non loin du poulailler,
Éternel garde-manger, j’ai creusé mon terrier.

De ces grasses volailles, ma panse en est repue
Cela une fois par jour, au moins si ce n’est plus.
-Qu’il serait agréable de mener telle vie,
Sans problèmes ni soucis ainsi que bien nourri,

Songea le miséreux qui déjà salivait
Tout en s’imaginant allègre et bien en chaire.
Mais, en l’examinant, il discerna soudain
Que de sa patte rousse, il n’en restait plus rien.

-Quelles bêtes aux crocs tranchants causèrent cet handicap,
S’enquit la pauvre bête en désignant la patte.
-Les mâchoires de ferrailles postées un peu partout
Qui de leurs rudes gueules te happent le cou !

-Cruels sont les humains, imprudent ce goupil
Plutôt vivre la faim, grelotant dans la bise
Que de risquer un rien me prendre dans ces pinces,
Maugréa le poltron, en poursuivant chemin.

Au diable la prudence
Car fourbe est le destin
Il en mourut de faim
En tristes circonstances.