Rencontre

Après une brève pause à Nevrast, je décidais de partir pour un endroit qui m'était inconnu, dumoins plus ou moins. Je n'avais pas revisité la forêt Noire depuis quelques mois et je prétextais un besoin de plantes rares et présentes qu'en cette région là pour partir vers d'autres Terres.
Tout d'abord se fut la dure traversée du Mont Taras au Sud de Vinyamar, je ne nie pas le fait que je m'y sois attardée quelque temps avant de reprendre la route. De là haut, sur la verdure plus drue et rare que ne l'est autre part les couches de mousses sont bienveillantes et tout à fait accueillantes. Les cours d'eau sont nombreux et le calme y règne alors c'était bien qu'une montée dure un traversée bien agréable. J'ai du passer tout le Beleriand, contournant habilement le Doriath par le Sud, traversant au mieux les rivières qui se trouvaient sur mon chemin, passant à côté de quelques montagnes et traversant Gelion avant de trouver à l'horizon l'Ered Luin ou les Montagnes Bleues ... encore une fois, je contournais ces montagnes par le Sud, j'eus fait une brève halte à Mithlond (Havres Gris) avant de reprendre ma route à travers l'Eriador.
Le périple fut alors un peu plus conséquent, je passais sur les Terres de l'Arnor, ayant de Mithlond rejoint les anciennes tours, je passais sur les Landes du Nord, je contournais Brandevin par le Nord et là je rejoignais la route du Nord qui menait à Fornost, là je passais au Nord encore des Collines du Vent pour ne pas avoir à les passer et passant au Sud ensuite je rejoignais enfin la Grande route de l'est. Après les traversées du Dernier Pont ainsi que du Gué de Bruinen, je ne voulais pas prendre directement la route qui menait à la forêt Noire, poussée par la curiosité et par l'envie de me trouver un autre chemin, je passsais par les Hithaeglir (monts brumeux) un peu plus au Sud, une fois passés ces monts non sans difficulté je me trouvais à Loeg Ningloron.
J'avais entendu parler de cet endroit mais jamais je ne l'avais visité. J'émettais un sourire léger du coin des lèvres, l'endroit était plein de beaux Iris aux couleurs éclatantes, entre celles du soleil et celle du feu je me perdais dans ces couleurs vives. La zone était marécageuse et je le savais très bien pourtant je me laissais à surprendre par plusieurs fois. Heureusement, j'étais vêtue d'un simple pantalon et d'une chemise toute aussi simple, trouvant un coin de terre dure et sûre, je laissais mon cheval se reposer, je lui donnais à boire et une pomme. Moi même je m'asseyais, repue un peu fatiguée du long voyage que je venais d'accomplir maisqui dans mes idées bien qu'elles pouvaient changer n'était pas fini. En réfléchissant à maintes reprises je ne voulais pas vraiment entrer dans la sombre forêt Noire car des choses peu habituelles et peu rassurantes s'y déroulaient dans les idées de chacun mais rendre visite à un de mes "congénères" n'était peut-être pas de trop. Dans mon sac il y avait ma couronne, j'avais préféré l'enlever à la vue du long voyage que j'entreprenais et bien qu'ayant un certain air noble, je ne ressemblais pas tant que cela à une reine.
Ceci étant cet état ne me dérangea pas, mon cheval soudain leva la tête et mes oreilles distinguèrent un léger bruit. Mon épée à mes côtés je décidais d'opter pour la probabilité que le vent ait fait ce bruit.
Mais je ne baissais aucunement pas la garde. Mes yeux se fermèrent, j'étais assise dans un champ, un champ d'iris ouverts et éclatants sous les rayons réchauffants du soleil.

P'tit Nouveau Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 19/04/2008

Ilmarë avait vagabondé depuis longtemps près de Loeg Ningloron. Les champs d'iris lui plaisaient, même s'il fut le théâtre de raids d'orques et de la chute d'Isildur. Elle campait dans une clairière, ou il y avait les vestiges d'habitation en bois. Etrangement petites, elles semblaient avoir été quittée en hâte. Le parfum des fleurs lui rappelait un peu ceux de la Comté, où elle s'était rendue pour la première fois il y avait quelques mois. Les habitations étaient assez similaires.
Elle était assise dans l'herbe, en tournant pensivement entre ses doigts des brins d'herbes. Un feu brulait devant elle, sans aucun combustible, sur une pierre plate. La chaleur de l'été laissait paraitre des rails de lumière qui traversaient la voute volumineuse des arbres. Une douce brise soufflait, portant des parfums aquatiques. Mais malgré ce paysage magnifique, on ne pouvait qu'apercevoir une brume noire haut dans le ciel, et une ombre malsaine voilait les cœurs. Son épée était posée sans garde sur le sol, près d'elle. Quelle attaque craindre, si ce n'est d'une bête sauvage, qu'elle aurait aisément dompté du regard?
Ilmarë ferma les yeux, toujours perdue dans ses pensées. Elle s'allongea sur le sol, et le feu s'éteignit brusquement. Mais elle rouvrit brusquement les yeux, restant immobile. Sa respiration était lente. Elle entendait des coups de sabots frapper le sol. Elle tendit l'oreille. Une respiration douce, lente. Un ou une elfe. Elle aurait pu effrayer le cheval et le pousser à attaquer sa propriétaire, mais quelque chose la dissuadait.
La Maia ramassa doucement son épée sur le sol. Elle ne la tira pas, mais garda la main dessus. Elle s'avança doucement, n'entendant plus que quelques mouvements ou bruits d'un cheval. Avec méfiance, avançant toujours. Elle quitta l'orée des arbres clairsemés, pour arriver sur un champ de magnifiques iris multicolores. Ici les odeurs étaient différentes. Un cheval était au milieu de tout cela, seul. Elle n'entendait plus d'autres choses, ou alors cela lui était voilé.
Ilmarë tira alors son épée, sans aucun bruits. Le vent souffla à ce moment en étouffant son geste. Elle s'avançait toujours. Alors, Ilmarë vit enfin un corps féminin allongé sur le sol. Ne baissant pas la garde, se rappelant inconsciemment les charmes de Doriath ou les autres artifices dangereux. Lorsqu'elle arriva furtivement proche de la personne allongée, avant qu'il n'y ait pu avoir de riposte, elle porta sa lame au cou de la reine de Nevrast, sans connaitre son identité. Celle-ci provoqua une légère estafilade, tandis qu'elle disait, d'une voix douce mais perspicace.

- A qui ai-je donc affaire en cette région reculée?

Ainsi, mon instinct ne m'avait pas trompée ... je sentis une lame froide venir frôler mon cou, avec un sourire aux lèvres j'ouvrais doucement les yeux. A ma vue s'offrit une jeune femme à l'apparence elfique mais dont je ne voyais et ne pouvais trouver l'origine. Alors mes yeux ne quittèrent pas les siens pour le moment et je me levais, la lame suivant toujours mon cou. Je ne prenais pas parole, en fait je me demandais incessament s'il fallait que je lui dise la vérité ou pas, d'une façon ou d'une autre je n'aurais pas pu le lui cacher sans cesse et un beau jour le devoir m'appelerait et ...

- Elenwë. Je suis Elenwë, en terre reculée ? Vous trouvez ? Je trouve cet endroit d'une beauté sans égal.
Mais à vous de vous présenter, à qui ais-je l'honneur ?

M'étais-je trahie ? Je me demandais soudain comment parlent les gens "normaux" ceux qui ne subviennent pas d'une famille et d'un rang comme le mien. Mon sourire s'était effacé depuis quelques temps maintenant et avait fait place à un visage sérieux et sage. Sans crainte ni énervement j'attendais que l'épée se baisse, la jeune femme n'avait rien à craindre de moi. Mais s'en doutait-elle ? C'était peu probable mais je jouais le tout pour le tout, si elle connaissait mon nom alors elle baisserait son arme dans le cas contraire, mon épée devrait servir mais cette idée me déplut.
Je ne voyais aucun animal de compagnie dans les alentours et n'en entendait aucun non plus. Le vent se leva brusquement soulevant mes cheveux blonds et le tissu de mon sac de voyage aussi, alors que je mettais ma main dessus pour qu'Ilmarë ne voit pas mon diadème mal enfoui, je préférais reporter mon regard sur les alentours me demandant d'où sortait la jeune femme. Ses cheveux noirs contrastaient avec sa peau pâle et ses yeux bleus me rappelèrent l'air marin que l'on rencontre plus loin dans les terres. Elle avait une carure assez noble sans pour autant le montrer et mes yeux commencèrent à la scruter, les moindres détails n'échappaient pas à mon regard et cela, dans une discrétion évidemment totale. Très souvent mes yeux verts se reportaient aux siens, je suivais aussi son regard.

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Je le regardais se lever, avec une certaine méfiance. Ma lame était toujours portée à sa gorge. Mais cette situation de domination, celle d'avoir sa vie à la portée de mon épée ne me plaisait pas. Je ne sentais pas de malfaisance dans son coeur, mais le temps m'avait appris à ne pas me laisser berner par les apparences. Lorsqu'elle parla enfin, en réponse à ma question, je remarquais la présence d'une sacoche. Avant d'avoir pu y apporter mon attention, j'écoutais.

- Elenwë. Je suis Elenwë, en terre reculée? Vous trouvez? Je trouve cet endroit d'une beauté sans égal.
Mais à vous de vous présenter, à qui ais-je l'honneur?

Je ne baissait pas mon épée pour autant. Mais l'elfe inspirait une confiance rare. Elle se tenait aussi fièrement que les Rôdeurs du nord qu'elle avait eu l'occasion d'apercevoir, ou encore de quelques rois elfes. Mais un seigneur sage voyageait-il sans sa garde dans des terres vierges, avec pour seule défense une épée? Mon regarda croisa plusieurs fois le sien, d'un vert magnifique. Je perdit ma méfiance, et je rangea rapidement ma lame dans mon dos. Je répondit enfin à sa question, avec frénésie.

- La beauté de ce lieu, n'a d'égale que la... malfaisance sournoise qui s'y tapis. Vous me nommerez juste Ilmarë, je pense que cela vous suffira amplement.

Je sentais une certaine distance que mettait Ilmarë, je comprenais la prudence de la jeune femme et ne la contredisais pas. Je fus ravie de voir que la lame qui finalement se réchauffait à la chaleur de mon cou se baissa visiblement mon interlocutrice était mal à l'aise avec les armes. Bien que j'eus soupsonné que l'elfe aurait baissé son arme à la connaissance de mon nom, je compris vite que ce n'était pas le cas et dans un certain sens j'en fus soulagée. Mais j'appris une chose : le fait que cet endroit à l'apparence si belle et si calme était peuplé de malfaisance et de suite j'eus des frissons.
Le nom d'Ilmarë me chatouilla les oreilles, j'avais comme l'impression d'avoir entendu cela quelque part amsi de là à savoir où ? Peut-être un nom fictif qui me semblait connu ou peut-être l'avait-je déjà rencontré dans un des livres de ma grande bibliothèque. Qui sait ?
Le soleil ravivait les couleurs du pré des Iris mais cela ne durerait pas, prêt à se coucher, le Soleil allait disparaitre peu à peu derrière les montagnes et alors le jour s'en irait rapidement. Encore une fois je ne fus pas satisfaite de cela. Si cet endroit était réellement en présence du Mal ou que le Mal était sur cette Terre, la deuxième proposition se conformait plus avec mon esprit ... donc, si le mal était présent sur cette Terre alors la nuit serait agitée avec la force probable des choses et courte avec cela. Bien que les nuits furent de plus en plus douces, le coeur de la nuit, lui était glacial surtout en ces Terres-ci.
Le doute sur le visage je reportais à nouveau mon attention sur l'elfe, les mains radoucies par la confiance ponctuelle que j'accordais à celle-ci j'enlevais ma main du pommeau de mon épée et ainsi je pouvais avoir un accès plus libre aux choses qui m'entouraient.
Et sans réfléchir ou peut-être parce que je n'avais parlé concrètement à personne depuis cinq jours, je m'adressais à Ilmarë d'une voix douce, normale mais sans émotions sensible.

- Je voyage depuis moins d'une semaine. J'ai vu cinq lever et quatre coucher de soleil depuis que je suis partie. Les uns évidemment plus beaux que les autres.
Je me dirigeais vers la Forêt Noire mais maintenant que je suis aussi près de celle-ci j'avoue que je redoute y entrer. Ma dernière visite y a été fulgurante.

Je m'étais accroupie pour organiser un feu mais je me perdais trop dans mes pensées pour rassembler les pièces nécessaires pour en faire un. Alors je levais la tête et regardais derrière mon épaule pour voir si le champ de fleurs m'inspirerait et finalement l'idée ne fut pas mauvaise : une étincelle apparut et les brindilles que j'y avais installées s'enflammèrent. Puis les bouts de bois prirent et enfin mon feu prit forme, je dessellais mon cheval mettant mes effets non loin de lui. Silencieux et sage il ne s'éloignait pas du "campement" organisé à la va-vite, il avait été dressé pour rester près des cavaliers qui l'employaient sachant qu'il pouvait être nécessaire à tout moment.
Mais sentant que mes armes ne me seraient pas indispensables, je les enlevais pour les mettre près des effets du cheval. L'attirail d'armement n'était pas simple et n'était même pas digne d'un simple soldat mais cela étant je les posais et mettais ma sacoche par dessus.
Une fois le travail terminé je m'asseyais près du foyer de chaleur ... Je tournais la tête vers le ciel qui prenait des teintes violacées et roses , orangées et jaunes ...

- Et ... vous ? Qu'est ce qui vous a amené là ?
Vous n'êtes pas obligée de répondre évidemment, j'aimerais juste savoir à qui est-ce que j'ai affaire.

P'tit Nouveau Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 19/04/2008

Elle semblait pensive à l'évocation de mon nom. Peut-être aurais-je du m'en affranchir avec le temps? Ou tout du moins le garder dans ma pensée, et l'enfouir au fond d'elle, pour ne m'en servir qu'avec la personne qui me reconnaitrais, Seigneur de l'Ouest ou du Firmament. Mais la chose fut faite.
Le connaissait-elle? Alors je m'étais trahie toute seule. Heureusement, elle ne me posa pas de questions et ce fut un léger soulagement. Je chassais ces pensées de mon esprit, tandis que la soleil lançait un dernier éclat aux champs d'iris, le dernier de la journée. Le champ traversé d'une couleur rouge pâle était d'autant plus beau à voir que lorsque il est multicolore au zénith. Elle s'éloigna pour desseller son cheval. Elle posa l'attirail de montée sur le sol. A cet instant, je pus savoir qu'elle venait des demeures elfiques de pierre, au vu de sa façon de monter. Contrairement aux elfes des bois qui chevauchaient sur le dos nu de l'animal.
Je la vit alors s'assoir face à moi, et installer des fagots sur le sol. Après quelques longues minutes silencieuses, une étincelle jaillit des bouts de bois qui prirent feu. J'aurais aisément pu allumer des flammes à nu, mais l'idée de faire cela devant elle, et titiller sa curiosité m'était répulsif. Elle s'assit devant le feu. Sa chaleur s'empara de mes membres, et un frisson me parcourut le dos, en contraste avec la chaleur qui me prenait.
Tout ce que je mangea ce fut quelques fruits des bois, et un peu de cette boisson de Fondcombe appelée "miruvor".
Tuer un animal... L'épée qui frappe son cou innocent, qui s'enfonce de plusieurs centimètres dans sa nuque... Peu à peu son artère laisse jaillir du sang chaud, qui se répand sur le sol. Il hurle à l'aide et au désespoir, sa vue se brouille et ses membres plient sous son poids. Il ressent pendant plusieurs longues minutes atroces la douleur, pour abandonner enfin son corps. Sa vie défile dans sa tête, son instinct de survie est accru pendant ces instants... Il tente de se relever, mais cela n'est traduit que par cris et une respiration puissante et inutile... Son imagination laisse place et il ne pense plus à sa douleur... Dans une énième expiration, il meurt.
Elle parla, d'une voix qui s'avérait être douce, mais à la fois neutre et dénudée d'émotion. Une parole sage pour qui veut ne pas laisser filtrer d'informations. Je la fixais de mes yeux gris.

- Je voyage depuis moins d'une semaine. J'ai vu cinq lever et quatre coucher de soleil depuis que je suis partie. Les uns évidemment plus beaux que les autres.
Je me dirigeais vers la Forêt Noire mais maintenant que je suis aussi près de celle-ci j'avoue que je redoute y entrer. Ma dernière visite y a été fulgurante.

Et pourtant elle me parlait étrangement de son voyage, et même de son objectif. Elle dit ensuite, à cela quoi je répondis à une réponse que j'avais préparée. Brève, mais concentrée en quelques mots.

- Et ... vous ? Qu'est ce qui vous a amené là? Vous n'êtes pas obligée de répondre évidemment, j'aimerais juste savoir à qui est-ce que j'ai affaire.
- L'exil, l'errance... Peu de choses en fait. Mais il y a beaucoup de choses que vous ne me dites pas.

La sensation de chaleur venant du feu devant moi et cette sensation particulière de froid relatif dans le dos me fis à nouveau frissonner. Qu'est ce que ce voyage allait m'apporter ? Telle était la question qui trottait dans ma tête depuis quelque temps maintenant. Et pourtant la voix d'Ilmarë prononçant son nom résonnait dans ma tête sans jamais s'effacer complètement. Pourquoi étais-je aussi omnubilée par ce nom ? Finalement cette même voix souffla avec le vent dans les airs ... "vous ne me dites pas tout".
D'une voix assez étouffée je répondis de suite et sans réfléchir.

- Vous n'avez pas tord mais puis-je vous faire confiance ?

Je me mordillais intérieurement la joue, c'était un peu brutal comme réponse à mon goût, pour me rattraper et suivie par ma conscience et mon instinct, je dévoillais à la grande inconnue qui ne l'était pas tant mon rang.

- L'exil et l'errance ne sont pas peu de choses. Ce sont deux mots qui sont relativement courts mais qui ne passent pas aussi facilement dans les bouches.
Je suis désolée, ces jours passée seule m'ont fait un peu perdre mon tact, je viens de Nevrast ... j'ai laissé mon intendant se charger de Vinyamar en mon absence. Vous connaissez surement Nevrast Dame Ilmarë ...

C'est vrai, je ne lui dévoilais pas le fait que j'étais reine de Nevrast directement mais c'était assez compréhensible, dumoins pour moi. Je souriais, les yeux remplis de malice mais aussi de curiosité, je ne détachais pas mon regard de la jeune femme à l'apparence elfique. Dans mon fort intérieur je refaisais la liste des livres que j'avais lu concernant les elfes et leurs manières de vivre avec les arbres dessinant les générations des elfes, leurs descendants etc ... jamais je ne trouvais l'information que je cherchais, comme si le point que je cherchais à éclaircir se maintenait dans l'obscurité par pure volonté.
L'esprit voilé par ce qui me préoccupait, je me levais prenant ma sacoche. L'ouvrant, un bout de la couronne était visible mais je l'enfouissais comme un enfant qui s'est trahit après avoir menti. Pourtant je n'avais pas mentit, j'avais tout simplement omis une certaine information à mon propos mais je me sentais betement coupable. Je sortais ma gourde en cuir vert-noir et d'une lanière marron-rouge entourant le récipient et en buvait quelques gorgées.
S'il y avait sur ces Terres une ombre quelconque d'un Mal, à ce moment là je n'en ressentais absolument rien. Le ciel devenait de plus en plus sombre et déjà à l'Est on voyait des étoiles parsemées à travers le ciel comme perdues dans l'univers. A l'Ouest le ciel devenait de plus en plus sombre et passait par toutes les couleurs du spectre et là il tendait du violet à l'indigo. L'odeur des fleurs dans mon dos et sur les côtés me firent penser à toutes ces années que j'ai vécu sans connaitre cet endroit et sans jamais avoir pensé qu'il pouvait exister.
Je souriais sans être joyeuse, simplement une sensation de bien-être momentané.

- Permettez moi de vous demander la raison de votre exil ... de votre errance ... On n'erre jamais sans raison particulière.
Je ne vous cacherais pas que votre nom ne m'est pas inconnu et pourtant je n'arrive pas à savoir d'où et comment. Je me demandais s'il était relié à quelqu'un qui ne m'était pas inconnu.