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Il y a des choses qui ne s'effacent jamais, des blessures qui ont été remuées, des blessures qui sont encore fraiches et des blessures qui ne cicatriseront jamais. La vie est ainsi faite disent certains et pourtant il faut aller de l'avant, et c'est dans cet esprit que la jeune elfe au nom de Kir-Thelassis s'en alla de Nevrast. Son amie Elenwë s'en était allée il y avait quelques jours à peine, Kir blessée à la taille ne pouvait pas encore prendre la route mais après quelques jours de convalescence, sa santé allait mieux et sa blessure cicatrisée. Contre tous les avis médicaux possibles, l'elfe s'en alla vers le Gondor, le torse bombé en partant, la hanche encore bandée par les attentions des infirmiers de la reine et, le cheval sellé par l'aide de ses amis. Son inséparable sacoche était accrochée sur la selle du cheval, ses armes étaient sur sa ceinture de cuir. Le tout prêtait à voir à vrai dire.
Le voyage ne dura pas très longtemps car le cheval de la demoiselle était un cheval qui avait enduré des périples bien longs et il savait qu'il fallait faire l'affaire avec une elfe aussi téméraire que la Vanyar qu'il avait sur le dos. L'intelligence de la bête avait beaucoup servis à l'elfe car de nature peu égocentrique et un peu trop altruiste, elle avait encourus maints dangers qui auraient pu lui couter la vie et pourtant, le brave animal s'était toujours débrouillé pour la faire sortir de là. Souvent elle remerciait le cheval et tous les deux avaient une amitié dont les liens étaient absolument impossibles à défaire.
Ainsi, son voyage ne s'arrêta ni jour ni nuit, des instants de repos étaient accordés au cheval deux à quatre fois par jour, il s'arrêtait net imposant à l'elfe une descente immédiate, il s'endormait et ils allaient à nouveau de l'avant.
Passèrent ainsi trois jours avant que le cheval de Kir-Thelassis ne l'amène non loin des statues du Gondor. Cette fois-ci ce fut l'elfe qui arrêta l'animal, il la laissa descendre et ne bougea pas, laissant la jeune femme s'éloigner et prendre ses aises, elle avait besoin d'être seule, il l'avait sentit. Alors Kir s'approcha doucement de la rivière, elle écoutait le bruit et la tranquilité que celle-ci lui produisait, Kir se baigna rapidement et alors qu'elle alla chercher du bois dans la forêt pour du feu, elle trouva son cheval endormit.
Souriante, elle s'éloigna mais elle n'avait même plus en tête son devoir, dumoins ce qu'elle avait voulu faire en allant se promener dans cette forêt. Elle avançait sans savoir où est-ce qu'elle allait, le regard suspendu dans le vide, sans aucune pensée, sans aucune émotion, elle allait tout droit sans rien voir réellement, plongée dans le vide de ses pensées inexistantes.
Il lui sembla entendre un henissement qui la sortit de sa torpeur éveillée et alors elle prit des bouts de bois et alla vers la rivière. Elle trouva son cheval, toujours endormit ce qui la fit un peu réfléchir mais surtout froncer les sourcils, le soleil n'allait pas tarder à se lever et elle n'avait rien mangé depuis deux jours. Elle déposa les légers bouts de bois contre le sol, sortit de sa sacoche des pierres, les déposa en rond et alluma un feu, une étincelle s'alluma et une brindille s'enflama, de là, toutes les brindilles s'enflammèrent les unes après les autres.
Elle prit une pomme dans laquelle elle croqua avec avidité enfin une bonne nourriture qui se trouvait à la portée de sa machoire ! Elle regarda ses pieds propres, nus, comme d'habitude et sourit. Kir soupira un long instant, on dit que les elfes font rapidement la part des choses et leur vie est plus longue que celle des humains car leurs maux sont plus rapidement guéris entre autre ... mais Kir avait dans sa pensée la présence constante de son fils et de quelques amis. POurtant, le visage clairvoyant et toujours souriant elle n'avait pas l'air de souffrir quand soudain, sa blessure à la hanche la relança.

" Satanés médecins des villes ! Incapables de soigner correctement !"

Son cheval se leva et alla vers elle et lui lécha le visage, Kir-Thelassis rigola, il voulait un calin, avoir le sentiment d'une tendresse et l'elfe le lui procura. Mais l'oeil vif et interrogateur Kir comprit ce qu'il voulait d'elle et en sa langue natale, elle commença à lui parler.

" Ne t'inquiète pas ... ce n'est rien. Tu sais que je suis aussi guérrisseuse, il n'y a aucun problème. Ce sont ces fichus Nazgûls mais ce n'est d'aucune gravité, ne t'inquiète pas pour moi."

Lui donnant une pomme, les oreilles de l'elfe revinrent sur le qui-vive, il lui semblait entendre des pas. Alors elle soupira, s'assit sur le sol, près du feu et regarda vers la rivière. Sa cape sur les épaules, on ne voyait qu'une silhouette sombre dont un magnifique poignard sortait de celle-ci, posé à sa droite et une main fine et à tous les coups féminine posée dessus. Dans son état, Kir espérait ne pas avoir affaire à une troupe d'orques mais les pas étaient ceux d'un homme, d'assez grande taille, accompagné ? Peut-être mais elle n'en n'était pas sure, un rodeur ? Peut-être mais peu probable, c'était très certainement un soldat. Kir n'avait pas peur, elle espérait ne pas avoir à dégainer son arme,c'était tout.
Mais les pas s'avançaient, la respiration de la personne était plutôt haletante, il ne venait certainement pas de très loin mais si c'était un espion ? Kir ne tenait pas en place, sa main se leva de dessus son poignard et son arc qui était sur ses genoux fut soudain tiré devant elle et la flèche, pointée vers l'inconnu était prête à tirer. SA capuche sur son visage, les traits du soleil étaient encore trop faibles pour dévoiler complètement son visage, seuls quelques traits en étaient visibles, à moitié dans l'ombre, une silhouette féminine, les armes dans les mains ... la vanyar prêtait à réfléchir, sa langue humaine bien contrôlée, Kir prit de suite ses distances et sans peur interrogea l'homme.

" - Qui es-tu ? Qu'est ce que tu fais là ? J'espère pour toi que tu n'es pas un espion.
Décline ton identité et ton statut. Tu dois être un Gondorien ... de quelle partie viens-tu ? "

Sa douce voix, quelque peu sévère contrastait un peu avec cette attitude d'interrogatoire. Son regard pas visible par son interlocuteur, balayait le gondorien de haut en bas, patience née, Kir attendait une réponse de l'homme.

Elbarâd était parti de Cair Andros voilà quelques jours déjà. Il avait franchi les lourdes portes de la Cité avec le strict minimum. A son côté pendait toujours l'épée de son père. Le poids de celle-ci sur son flanc droit réconfortait toujours Elbarâd. Il avait sa dague de l'autre côté et un sac de toile. En partant de Cair Andros, il avait pris le soin de prendre son armure complète et des provisions aux cuisines. Là, il ne portait que des pièces de cuir souple, pour faciliter la chevauchée.
Vu qu'Elbarâd pesait un certain poids, il était descendu d'Antaras alors qu'il entrait en Argonath, pour que son cheval ne fatigue pas trop dans les bois. Ils longeaient maintenant une rivière et Elbarâd essaya de ne pas penser à Sheehy mais ce fut dur. Il n'arrivait pas à se figurer ce qui venait de lui arriver.
C'est en tenant Antaras pas la bride et longeant cette rivière que le Gondorien entendit un rire. Il s'arrêta instantanément et écouta. Les nombreuses traques auquelles il avait participé avait affuté son ouïe humaine. Ce rire était celui d'une femme et il avait reconnu le renaclement d'un cheval. Plus aucun bruit ne troublait le silence, mis à part le clapotis de la rivière. Sans aucune petite onde de bruit, Elbarâd dégaina son épée et laissa Antaras sur place, le cheval ayant compris qu'il ne fallait plus bouger d'un centimètre.
Le Gondorien s'avança à pas feutré, donnant l'impression de survoler le sol de la forêt. A travers les feuillages, il discerna enfin la silhouette de la femme. Il en déduisit que c'était une elfe, par sa taille élancée et altière. Le cheval était à ses côtés.
La voix de l'elfe raisonna alors et Elbarâd remarqua qu'elle pointait sur lui une flèche. Il resérra son étreinte sur son épée.

" - Qui es-tu ? Qu'est ce que tu fais là ? J'espère pour toi que tu n'es pas un espion.
Décline ton identité et ton statut. Tu dois être un Gondorien ... de quelle partie viens-tu ? "

Le Gondorien réfléchit à la vitesse de l'éclair et se décida à parler, ne se sentant pas la forme de combattre une elfe.

" Je suis une âme en perdition, et toi ? Qui es-tu? "

Il attendit une réponse, ne respirant à peine.

Kir-Thelassis regarda encore un peu l'Homme le tenant sous joue de son arc et sa flèche menaçante mais finalement, elle baissa ses deux armes. Elle baissa son capuchon, sourit à l'Homme qui avait une respiration très légère. *Un Gondorien sans aucun doute !* se dit l'elfe mais ce ne fut pas pour autant que sa garde était baissée.
Elle rejoignit son cheval et le débarrassa avec délicatesse de sa selle puis elle se redirigea vers le feu qu'elle venait d'allumer. Finalement il ne servirait pas longtemps ... elle remarqua alors que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas désellé son cheval et elle en sourit à nouveau.

" - Venez donc me rejoindre ... je crois que je ne vous ferais pas de mal. Vos yeux semblent bons, et si vous le permettez, ils semblent touchés par la mélancolie. Et cela ne m'étonna pas que vous vous présentiez comme âme en perdition, les yeux ne mentent jamais !
Et ... je suis désolée de l'accueil, je suis un peu sur le qui-vive."

Elle avait de ses yeux verts clairs qui se mêlaient au vert des feuilles des arbres et ce sourire plein de vie, ses yeux pétillaient de curiosité mélangé à une extrême gentillesse ainsi qu'un brin de sagesse. Ses mains agiles se baladaient partout, une fois elle cherchait quelque chose dans son sac, une fois elle décidait qu'une de ses affaires n'était pas à sa place, une véritable enfant dans ses manières d'être. Mais si son sourire s'effaçait de son visage ce n'était que parce qu'elle était préoccupée par quelque chose, aussitôt son regard se tournait vers "l'illustre inconnu" qu'elle avait un large sourire aimable aux lèvres. Il creusait une fossette sur sa joue droite et ses yeux étaient alors en proie aux plissements de ce sourire chaleureux. Alors qu'elle cherchait encore furtivement dans son sac, elle se présenta en tout bien tout honneur.

" - Moi je suis ... comment dire ? ... Une Vanyar. Ouais c'est ça ... une Vanyar au nom de Kir-Thelassis, je suis une ombre errante sur ces terres hostiles à mon espèce. "

Et elle partit d'un rire clair et qui prêtait à sourire aussi, elle transmettait une étonnante joie dans les coeurs, une véritable elfe, joyeuse et visiblement sans ennuis et pourtant, une ombre plannait sur son coeur depuis son départ de la Compagnie Noire, elle avait en son esprit la présence constante de son fils qu'elle avait à nouveau délaissé. Malheur de malheur ! Elle s'en voulait énormément, mais il est dit que les elfes font la part des choses plus rapidement que les humains et cela était en partie vrai pour la jeune femme. Et comme vainqueur d'une longue bataille, elle sortit une pomme enfouie dans son sac au plus profond de celui-ci.

" - Tenez donc jeune homme ! J'en ai encore plein, ce sont les meilleures que l'on puisse trouver, juteuses, goutues ... merveilleuses !
Prenez ! "

Elle tendit en direction du Gondorien une pomme aux couleurs rouges et jaunes, très diversement dispersées sur le fruit. Kir sentait le parfum venant de la pomme, elle en connaissait les moindres parcelles par coeur et sa sacoche était dument remplie de ces fruits là ! Elle en avait fait le plein avant de partir en route et étant donné qu'elle ne mangeait pas souvent, les fruits ne manquaient pas.
Souvent elle jetait un coup d'oeil furtif sur le "jeune homme" qui avait l'air plus âgé qu'elle et pourtant dix fois plus jeune que l'elfe ... elle sillonnait toutes les parties de la personne, scrutant les moindres détails et trouvant une cicatrice fine au dessus d'un de ses yeux, un mouvement machinal vers sa hanche fut produit.
Très souvent, la guerrière avait lu l'histoire des gens dans leurs yeux, pourtant ceux-là ne traduisaient qu'une tristesse profonde sans vraiment dévoiler son passé. Elle compatissait le mal des gens et souvent souhaitait les aider mais comment le faire comprendre à cet homme là ? Elle l'avait accueilli d'une façon assez originale et puis ... ce n'est pas facile d'aider les Hommes souvent trop orgueilleux. Confiante envers sa nouvelle rencontre Kir regarda au loin, les rayons du soleil commençaient à percer à travers les arbres, elle frissonna et déjà elle avait chaud. Elle enleva sa cape, dévoilant ainsi les armes sur sa ceinture mais elle ne semblait pas apte à les dégainer maintenant. Le chant de la rivière rythmait le battement de son coeur, le bruissement des feuilles contre le vent faisait envoler toutes les craintes du visage de l'elfe et enfin, ce même vent faisait virevolter ses cheveux blonds, presque dorés sous les quelques parcelles de rayons de l'astre diurne ... Son naturel calme devait mettre le Gondorien plutôt en confiance qu'autre chose et le silence devait apporter la serenité dans le coeur de celui-ci mais pourtant Kir ressentait que le coeur de l'homme était voilé. Par qui ? quoi ? il était trop touché encore pour qu'elle ne l'apprenne.

Elbarâd regarda calmement l'elfe changer d'attitude qui abaissa finalement son arc. Il fut soulagé car il n'aurait pas à s'engager dans un combat ou une provocation. Il n'en avait pas le courage ou la force. L'elfe l'invita à la rejoindre, à la grande surprise d'Elbarâd.
Celui-ci rengaina son épée et siffla son cheval. Des bruits de sabots signifièrent que celui-ci arrivait et Elbarâd alla s'assoir près de l'elfe. Elle s'appellait Kir et semblait très enthousiaste d'avoir de la compagnie.
Le Gondorien alla s'assoir près d'elle et se mit en tailleur, observant la rivière. Elbarâd devait provoquer plein de questions à l'elfe. En effet, son apparence était plutôt étrange. Ces yeux étaient cernés par le manque de sommeil et on commençait à voir une barbe de plusieurs jours autour de son visage. Ses yeux verts semblaient perdus dans le néant. Ses cheveux très blonds lui tombaient lamentablement sur les épaules et ils étaient très emmêlés et sales. Comble du comble, le pansement appliqué sur son genou tout fraîchement opéré était imbibé de sang séché et avait une apparence peu avenante.
C'est pourquoi Elbarâd s'effondra littéralement aux pieds de Kir-Thelassis et il saisit la pomme qu'elle lui tendait avec avidité. Croquer dedans lui fit un bien fou et il se sentit revigoré.
Sans prononcer toujours aucune parole, le jeune homme étendit son genou qui lui faisait maintenant nettement moins mal et enleva la bande. La plaie était refermé et on voyait de vilaines traces de brûlures. Il laissait son genou reposer ainsi et il se tourna vers l'elfe.

" Je vous suis très reconnaissant de votre accueil qui me fait chaud au coeur. Et cela faisait longtemps que je n'avais pas vu d'elfe..."

Il s'était mis à fixer Kir d'un regard profond et admira les contours de son visage, si lisses alors que très âgés. C'est beau un elfe. C'est les seuls mots qui lui vinrent à l'esprit.

" Je suis Elbarâd, Général des Forces armées de Minas Tirith. Je n'ai que 24 ans mais je fait plus vieux que vous..."

Il avait esquissé un vague sourire, attendant une réaction de la belle créature.

Kir-Thelassis avait l'habitude de voir des humains, quels qu'ils soient ils ont toujours des manières, des états très particuliers. Mais ce Gondorien là ... ce gondorien là était vraiment spécial.
Toujours ces questions de curiosité affublaient l'esprit de Kir mais jamais elle ne les prononçait, elle avait peur de frustrer l'humain et comme elle n'avait pas envie qu'il s'en aille en courant l'elfe préféra faire travailler la sagesse plus que la curiosité et se tut.
Le pauvre Gondorien avait l'air si content de manger sa pomme que l'elfe ne put que sourire de plaisir que de voir un Homme manger si avidement le fruit. Et pendant qu'il mangeait, Kir continuait de le fixer des yeux, faisant un "inventaire". La blessure d'Elbarâd n'échappa en aucun cas aux yeux de l'elfe, ses talents de guérrisseuse lui avaient servis maintes fois mais là, cela n'en valait presque pas la peine, la blessure était fraichement cicatrisée, bien renfermée, probablement faite de cela il y a peu de temps et bien guérie. Mais cela étonnait un peu l'elfe car quand le Gondorien déplia sa jambe, il sembla à Kir que la blessure était plus vieille que la cicatrice.
Bref, elle reporta son attention au jeune homme, il avait une voix très claire, un peu grave sans trop l'être non plus, nette et d'une diction parfaite mais il y avait une pointe de fatigue dans celle-ci ce qui n'étonna pas non plus Kir. Il fit rire l'elfe disant que son accueil lui faisait chaud au coeur, sur quoi l'elfe lui répondit

- A votre place je me méfierais, un accueil si chaleureux que le mien aurait pu bien mal se terminer. Quand aux elfes ... il faut savoir soit les trouver soit comme, moi, que le hasard nous les fasse rencontrer.

Elle se renfrogna un peu mais toujours elle souriait. Les cheveux du Gondorien s'affaissaient, fatigués, sales, retombaient platement sur ses épaules, il avait l'air encore plus dépité ainsi, sa barbe le vieillissait aussi.
Et lorsqu'il prononça les mots Général et Minas Tirith, Kir frémit, il s'en étaient passés des choses là-bas et sa blessure à la hanche lui fit réellement mal cette fois-ci, une légère grimace se dessina sur son visage mais elle la cacha aussi vite que possible. On n'est pas bon médecin avec soi même dit-on. Mais le sourire d'Elbarâd provoqua celui de l'elfe pour l'instant silencieuse.

- Général de Minas Tirith ? à 24 ans ?
Vous êtes si jeune ... J'ai disons dix fois votre âge mais finalement, cela reviens à avoir le votre à peu de choses près et physiquement seulement.
Mais puis-je me permettre de vous demander ce que fait un général aussi loin de Minas Tirith Monseigneur Elbarâd ?

Ces mots résonnèrent alors dans sa tête *Une âme en perdition* mais qu'avait-il perdu ? Pourquoi était-il perdu ? Il y avait bien des raisons qui poussaient un Homme à être perdu, Kir le savait, et c'était une des raisons pour lesquelles elle était heureuse d'être elfe, car il est dit qu'un elfe se relève plus vite et plus facilement de ses blessures qu'un Homme.
Elle se jura alors de redonner un franc sourire, et la joie dans le coeur du Gondorien assis à côté d'elle.
Son regard se reporta sur les yeux du Gondorien, elle souriait sans s'en rendre compte, un faible sourire de simple plénitude.
décidément ces derniers temps, elle ne rencontrait que des Hommes et des pas simples ... Les oiseaux étaient haut dans le ciel, la journée allait être belle, les chants mélangés des oiseaux, de l'eau et des feuilles des arbres enchantaient l'elfe. L'atmosphère se réchauffait, bientôt elle pourrait éteindre le feu, l'astre solaire était de plus en plus haut dans le ciel, de plus en plus plombant ... et ...
Kir s'étala la tête sur sa cape, tombant un peu comme morte, elle avait eut un haut le coeur et préférait s'allonger, pour excuse elle prononça :

- Quelle belle journée ce sera !

De simples paroles sans signification particulière ?!

Tout en mangeant la pomme de Kir-Thelassis, Elbarâd sentait que cette dernière le passait aux rayons X. Il était observé des pieds à la tête et il comptait bien lui expliquer son histoire mais cela attendrait. Il avait besoin de reprendre des forces et de repos. Kir semblait l'analyser sous les moindres détails mais c'est normal pour une elfe qui voit débarquer sur son campement un homme tout dépanaillé.
Le rire de l'elfe fit du bien à Elbarâd. Et elle avait raison de rire, ce qu'il s'empressa de lui dire.

" Vous avez tout à fait raison... En temps normal j'aurais dû plus me méfier d'une elfe seule près d'une rivière. Mais je ne me sentais pas les forces et le moral de combattre ou même de tenir un épée correctement. J'arrive de Cair Andros si vous voulez savoir. Je suis venu seul avec mon cheval que j'ai laissé filer où il voulait."

Antaras, le magnifique étalon bai dont parlait Elbarâd était en train de boire dans la rivière paisible. Ce cheval lui avait été offert par des elfes noirs mais il préfèra ne pas en faire part à Kir.
Il écouta l'elfe parler de son âge et lui dit en quelques mots ce qu'il faisait si loin de la Cité Blanche.

" Cela fait très longtemps que je n'ai pas mis les pieds à Minas Tirith. J'ai passé pas mal de temps à Cair Andros puisque c'est la Cité de ma fiancée. Elle s'appelle Dame Sheehy et était la soeur de la reine Anya. Nous envisagions de nous marier et d'avoir un enfant..."

Elbarâd s'arrêta là, la gorge serrée. Il ne poursuivrait plus loin que si Kir-Thelassis lui demanderait. Tout en observant l'elfe du coin de l'oeil, le Gondorien se débarassa de son épée qu'il posa dans l'herbe fraîche. Il y posa aussi sa dague. Il enleva sa cape et une épaisseur de vêtement. L'air commençait à se réchauffer en ce début de matinée, annonçant une très belle journée.
C'est justement la réflexion que fit Kir en tombant mollement sur le dos d'une manière étrange. Elbarâd la regarda et se demanda si elle le pensait vraiment où si quelque chose n'allait pas. Voulait-elle insinuer que cette journée sera chargée d'évènements ?
Dans tous les cas Elbarâd la trouvait mystèrieuse et ravissante ainsi étendue. Il finit sa pomme et lui demanda.

" Et vous ? D'où venez-vous ? Je suis préssé d'en apprendre davantage sur une personne au sens de l'invitation si développé..."

Il fit mine qu'il ne pensait à rien mais la manière dont Kir était tombée en arrière lui restait dans la tête...

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Les yeux fermés pendant un instant, l'elfe sentit un regard peser sur sa personne mais sa hanche la brulait un peu elle préféra donc ne pas y prendre attention. Elle espérait que sa blessure ne s'était pas ouverte sinon elle serait obligée de se soigner à nouveau et cela ne l'enchantait pas plus que cela, elle préférait soigner les autres que se soigner.
Elle avait passé au crible le Gondorien pour comprendre sa manière d'être et prendre quelques unes de ses expressions faciales.
Il ne semblait pas perdre son humour malgré tout et cela fit encore rire Kir qui toussota après avoir rit, mais elle ne se releva pas, elle ouvrit simplement les yeux regardant le vert des arbres au-dessus d'elle les mains dans l'herbe douce et fraiche la fit frissonner. Elle n'avait pourtant pas froid.

- Vous avez raison, moi aussi j'aurais du et pu me méfier de vous ... mais les yeux ne mentent pas.

Kir prit la peine de regarder l'étalon du général de Minas Tirith mais elle du reposer rapidement sa tête contre terre.

- Beau cheval ...

Elle murmurait tandis que le Gondorien parlait et racontait à l'elfe la raison pour laquelle il était si loin, alors comme cela, Kir avait eu raison, des peines ... le temps qu'avait employé Elbarâd lui prouvait ses suspicions. Malheureusement l'elfe savait ce qu'il éprouvait, elle savait très bien même.

- Ah ... monseigneur Elbarâd de Minas Tirith, la vie est si dure. Je crois comprendre ce que vous éprouvez, car je l'ai moi aussi éprouvé !
Vous voulez savoir qui est-ce que je suis ?
C'est une longue histoire ...
Je suis une elfe qui avait été destinée à être bien plus qu'une simple guerrière, je devais être aussi un général, une armée d'elfes devait être sous mes ordres, tous disaient que j'avais un avenir certain et bien construit. Mais alors que j'étais en voyage au Gondor, je me suis liée d'amitié avec un Dunedain, j'ai quitté les elfes disant que j'étais blessée. Je suis rentrée quelques semaines plus tard parce que je croyais qu'il m'avait quittée.
Quelques mois plus tard, j'accouchais d'un enfant qu'on m'avait annoncé mort. Prise de désespoir je me suis ruée vers les terres les plus incroyables et les moins appropriées à mon corps, j'ai survécu, j'ai été obligée de survivre.
Sur mon chemin j'ai rencontré un aure Dunedain dont je me suis éprise d'amitié, une fois on était sur un champde bataille, je me suis faite prisonnière par la Compagnie Noire. Après quelques mois je me suis faite nommée Capitaine, j'avais retrouvé mon enfant qui n'était pas mort. J'ai recontré d'autres personnes qui m'ont aidé à m'évader de leur emprise.
J'ai quitté mon fils pour la liberté. J'ai perdu mon ami, j'ai tout perdu. J'erre, je suis comme un fantôme sur ces terres mais je fais des recontres les unes plus étonnantes que les autres. J'aide les gens les plus démunis et je combats les Nazgûls.

Sur ce dernier mot, elle ne put réprimer un souffle de douleur et un mouvement vers la hanche. Elle était toujours couchée et après avoir raconté son histoire, elle aussi eut la gorge légèrement serrée.

- Vous voyez ... nous sommes tous dans des positions désagréables à un moment de notre vie, puis tout s'arrange et tout redevient normal pendant un certain temps et ensuite ... ensuite il faut vivre sans penser au passé. Je vous l'accorde, c'est dur. mais pour pouvoir le faire, il faut savoir tourner la page, il faut parler.
Pourquoi donc n'êtes vous pas en compagnie de Dame Sheehy ?

Aïe ! Etait-ce trop tôt ? Kir ne savait pas trop quoi penser, elle était pâlotte et elle se rassit correctement, son cheval vint lui lécher le visage et il semblait vouloir quelque chose d'elle. Il lui bottait de sa tête le visage, l'elfe lui donna une pomme pour qu'il la laisse trnaquille mais la pomme ne l'intéressa guère, préoccupé de la santé de sa maitresse, il vint vers Elbarâd.

- Oh, lache-le ... va rejoindre l'étalon du seigneur Elbarâd. Pardonnez le, je ne sais pas trop ce qu'il a ... ce qui le tracasse.

Elbarâd écouta attentivement l'elfe et se rendit compte que son histoire n'était pas brillante non plus. Lui, à côté, c'était une histoire drôle comparée à celle de Kir-Thelassis.
D'ailleurs l'elfe avait l'air de s'être remis de cette dure vie mais son attitude en ce moment trahissait quelque chose d'étrange. Elle semblait géner et Elbarâd l'avait remarqué. Un geste furtif le mit sur la voie. En effet, elle avait légèrement portée sa main à sa hanche. Une blessure devait la gêner.
Elbarâd lui lança un regard compatissant quant à son histoire. Il savait ce que c'était que la vie dure. Kir lui posa une question par rapport à Sheehy. Le Gondorien s'y attendait.

" Et bien elle est partie de Cair Andros il y a 5 jours. Elle avait découverte qu'elle était enceinte d'un autre, sans doute un elfe. Elle a préférée partir pour règler ses comptes. J'espère tant la revoir un jour... c'est toute ma vie...et partir comme ça du jour au lendemain, c'est vraiment un coup dur. J'ai préféré partir de Cair Andros pour me changer les esprits. J'y ai laissé mon meilleur ami qui est avec sa compagne..."

Elbarâd ne s'étendit pas sur Kaërm mais c'était volontaire. Il se leva avec un peu difficulté et flatta l'encolure du cheval de Kir. Il était très beau et semblait toutefois assez nerveux. Le Gondorien n'était pas ridicule en taille. Si Kir se levait, il ne paraîterait pas petit grâce à son mètre 88. Sa musculature était aussi assez développé grâce à ses nombreuses heures de combat. Que ce soit entraînement ou combat réel.
Les tous derniers mots de Kir-Thelassis mirent la puce à l'oreille d'Elbarâd. En effet, quelque chose tracassait le cheval. Le Gondorien regarda alentours et ne remarqua rien de particulier, hormis une drôle d'odeur...
Il jeta un rapide regard à l'elfe étendue sur le sol.

Le coup devait être dur pour le Gondorien, Kir mit la tête légèrement de côté pour compatir.

- La vie est difficile et compliquée à comprendre. La seule chose que vous pouvez faire pour l'instant c'est lui pardonner, ça doit être dur pour vous et je le comprends très bien, mais n'oubliez surtout pas qu'elle aussi doit vivre une période difficile, compliquée et peut-être qu'elle aussi est perdue. Il faut s'accrocher ... s'accrocher.
Et j'espère que votre ami n'est pas un elfe noir sinon, ils ne feront pas cher de sa peau.
Ah ... les couples.

Elle souriait mais était toujours aussi pâle. Allongée sur le sol, l'elfe ne se sentit pas de force de se lever tout de suite, elle soupira, appela son cheval qui vint de suite vers elle et s'aggripant à lui se leva. Tout d'abord elle crut qu'elle allait retomber mais finalement elle était bien debout, une légère impression que la terre tournait à grande vitesse autour d'elle se calma assez rapidement.
Elbarâd avait flatté le cheval de l'elfe avant que celle-ci ne le rappelle, le cheval semblait content que quelqu'un extérieur à Kir le flatte.
Il sembla à l'elfe que soudain le Gondorien était très grand mais c'était son esprit qui lui jouait un tour, cependant, elle n'avait pas tout à fait tord car elle-même n'était pas de grande taille.
Elle soupira longuement, prit sa cape et couvrit le feu qui s'éteignit de suite. Kir avait soudain chaud, puis froid, elle se mordit la lèvre, à nouveau elle allait-être malade à cause d'un fichu Nazgûl ? La guerrière farfouilla dans son sac et après un court instant en sortit une fiole à l'apparence peu enviable, le liquide contenu à l'intérieur était noirâtre et à la lueur du soleil il semblait bleu nuit avec des particules solides flottant dedans. L'elfe regarda le Gondorien avec dégout un sourcil légèrement remonté et avant de boire elle déclara :

- Je vous dois des explications ...
Avant que je ne me lance vers le Gondor, j'étais à Nevrast, la reine Elenwë est mon amie et je suis allée la visiter. Un Nazgûl apparut là-bas, j'avais déjà eu affaire à lui à Minas Tirith mais cette fois-ci, il ne m'a pas loupée. Mais têtue comme une mule, j'ai échappé aux médecins d'Elenwë après son départ. Je n'aime pas ceux qui sont aussi guérrisseurs, car moi même je le suis.
Et voilà. J'en suis au point où je dois conseiller les autres de ne jamais partir avec une blessure incomplètement guérie.

Elle rit un instant, les yeux malicieux de la jeune femme pétillaient puis elle but la lotion qu'elle avait elle même fabriquée un jour, un contre-poison extrêmement puissant. La réaction fut immédiate, son cheval près d'elle la retint pour qu'elle ne s'écroule pas, elle dut s'asseoir à nouveau pour ne pas tomber. Elle regarda en l'air, si elle avait été empoisonnée par la lâme du Nazgûl, le poison n'allait pas faire long feu ... quoique, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été exposée à un poison et celui-ci avait eu le temps de bien s'incruster dans son corps.
*Le pauvre Gondorien* se dit-elle ... * rencontrer une elfe dans cet état* et, elle ne put que murmurer un " désolée ..." avant de sentir sa hanche la lâcher et le sang coula, ses yeux devinrent presque noirs car ils changeaient de couleur selon son humeur.
Elle prit sa sacoche mais elle lui sembla lourde, trop loin pour pouvoir la prendre et les ombres emportèrent son esprit autre part.
La fièvre prit l'elfe qui s'était assoupie et se réveilla quelques secondes plus tard, sa blessure en feu.

Elbarâd écouta l'elfe en scruta l'eau de la rivière. Ce qu'elle dit sur Sheehy lui fit du bien mais il savait d'ors et déjà qu'il y penserait toute sa vie, chaque soir avant de s'endormir. Quant à ce qu'elle dit sur Kaërm, il ne cacha pas sa malice.

" Oh! Je ne m'inquiète pas pour lui..."

Mais il prit la précaution de rester énigmatique et de ne rien dire sur la race de son ami. Il vit que l'elfe ne se sentait pas bien et son attitude le montrait. Elle semblait lutter contre un mal ou quelque chose de dérangeant. Elbarâd se mit à la fixer, sans aucune gène car cela l'inquiétait grandement. Kir sortit une fiole de son sac et regarda à l'intérieur le beau liquide. Elle se mit alors à faire des aveux au Gondorien.
Il comprit alors. Cette elfe portait depuis longtemps une blessure d'une arme de Nazgûl et Elbarâd n'en savait rien jusqu'à maintenant. Elle aurait dû lui dire... Le rire de l'elfe semblait faux maintenant aux oreilles d'Elbarâd. Elle s'excusa avant de perdre connaissance. Elbarâd s'approcha d'elle et s'agenouilla. Du sang coulait de la hanche et souillait son vêtement. Le Gondorien découvrit la blessure et constata les dégâts.
Sur la peau blanche de l'elfe se dessinait une vilaine estafilade qui suintait et qui avait une couleur peu engageante. La blessure semblait dater de plusieurs jours et les soins qu'on lui avait apporté avaient été très légers. La peau environnant la blessure commençait à prendre la même teinte que cette dernière. Sans attendre Elbarâd alla prendre de l'eau dans la rivière à l'aide d'un morceau de tissu et en appliqua sur l'estafilade, pour soulager la brûlure. Même si c'était très léger, cela ne pouvait faire que du bien, de plus que l'eau de la rivière était glacée. Ensuite, il se mit à l'aise en dégageant les vêtement de Kir dans un périmètre plus étendu autour de la blessure. Tout le flanc de l'elfe fut alors à l'air libre. Le Gondorien se rappela qu'il avait emmené un onguent de Cair Andros que lui avait donné Tila, l'apprentie guérisseuse. Il enleva le bouchon et avec d'infimes précautions en appliqua sur la blessure à l'aide de feuilles enroulées. Le contact était doux et l'onguent avait le pouvoir de désinfecter rapidement mais il pouvait occasionner quelques brûlures. Mais son efficacité était redoutable.
Ceci fait Elbarâd se releva et manqua de tomber à cause de son genou. Ce n'est pas le moment de l'abandonner tout de même... Il commençait à transpirer et le soleil se faisait de plus en plus haut dans le ciel. Il hésita un moment et finalement se mit torse nu, comme quand il allait couper du bois avec son père.
L'elfe ouvrit alors les yeux.

Le royaume des Ombres est dit-on la dernière chose que l'on peut voir dans sa vie sauf si on est une elfe et que l'on s'appelle Kir-Thelassis.
Oui, oui, la jeune femme passait un court instant dans ce que l'on peut appeler le royaume des ombres, le Nazgûl qui l'avait blessée avec sa lame à la hanche était en quelque sorte agrippé à l'elfe. Dans le sens où lorsqu'un Nazgûl ne fait que blesser, sa soif de sang et de meurtre ne peut être assouvie. C'est ainsi que Kir s'évanouit et revit le Nazgûl.
Son "rêve" était assez bizarre, la voilà qui assistait à cette même bagarre à Nevrast, elle venait de se faire tailler la hanche, Elenwë à l'autre bout a juste le temps de frôler le Nazgûl que celui-ci se retourne vers elle comme si il savait que l'Ombre ou l'âme de Kir était là. Le voilà qui la fixe, les mots sont incompréhensibles, tout se chamboule dans sa tête, des rêves, des bribes de son passé accompagnés de ces mots, de ce murmure, sa tête la brûle tout tourne autour d'elle, elle a envie de crier mais elle n'y arrive pas, elle ouvre la bouche sans qu'aucun son n'en sorte, héler sans le pouvoir ... Elle crie, la lumière réapparait, un visage, des cheveux, une odeur un brûlure, elle tente de se relever en vain, quelque chose coule de sa hanche, tout est flou.
Kir se réveilla brusquement émettant un léger cri.
Ses yeux étaient devenus gris métallisé et sa peau était toute blanche, elle avait ressenti une sensation bizarre, comme si l'on versait de la glace sur sa blessure, sa tête lui tournait un peu et elle essayait de comprendre ce qui lui était arrivé.
Sa vision était rétablie et elle vit un jeune Homme au-dessus d'elle le torse nu, elle se rappela vaguement de celui-ci, son regard se tourna immédiatement vers sa hanche qui n'était pas cicatrisée mais dont le sang avait cessé de couler, sa blessure était recouverte d'un sang seché qu'il ne fallait surtout pas enlever.
L'elfe s'assit avec l'aide précieuse d'Elbarâd, il avait chaud c'était pour cela qu'il avait enlevé sa chemise mais elle ... elle n'avait pas chaud et pourtant ses vêtements étaient défaits autour de sa blessure. Elle n'avait toujours pas prononcé un seul mot, elle avala sa salive et murmura

" - Seigneur Elbarâd vous avez une grandeur d'âme profonde, je vous remercie du fond du coeur de ce que vous venez de faire pour moi.
Je suis sincèrement désolée que l'on se soit rencontrés dans de pareilles conditions. Désolée. "

Elle regarda en l'air puis prononça des paroles en elfique ne sachant si le Gondorien comprendrait ou pas mais espérant du fond du coeur qu'il ne comprendrait pas.

" - Et moi qui m'étais jurée de m'occuper de toi ...
Le joueur enjoué, le médecin endoctriné, je te laisserais pas tomber comme ça crois-moi mon ami "

Le cheval de Kir s'était approché lorsqu'il comprit que sa maitresse n'était pas dans un excellent état ; il s'était mis à côté sans déranger pour autant Elbarâd et tentant de l'aider lorsqu'elle voulut se relever. Dommage qu'il n'est pas été Homme, il aurait aidé sa maitresse mais finalement il l'aida dans le sens moral sans le savoir. Quand il comprit qu'Elbarâd avait contribué au soignement de l'elfe il commença à lui tanner l'épaule pour montrer sa gratitude, c'eut pour effet de faire beaucoup rire Kir.
Le regard plein de malice mais mélangé à une douleur profonde et extrême, elle souriait ... son état d'elfe arrangeait bien les choses car sa cicatrice était déjà au stade de cicatrisation, Elbarâd avait bien fait de nettoyer la plaie car elle aurait pu s'infecter et alors la cicatrisation aurait été plus que douloureuse.
Mais Kir trahissait sa douleur car son sourire s'effaçait dès qu'elle pensait que la Gondorien avait le regard détourné, la voix du Nazgûl était encore présente dans sa tête et si elle avait été seule elle aurait hurlé à la mort pour qu'il sorte de sa tête.
Souriant à nouveau en rencontrant le regard du bel Homme, Kir dit encore.

" - Du fond du coeur je vous remercie ... je ne suis pas la seule d'ailleurs. Je me mets à votre service, dès que vous serez dans le besoin, je serais près de vous, prenez cela comme ce que je vous dois pour ce que vous avez fait. "

Le regard devenant de plus en plus vert, Kir avaient la hanche en feu, ses yeux trahissaient sa douleur, elle avait les larmes aux yeux à cause de la douleur et si elle avait pu elle se serait déchainée mais le Gondorien n'aurait pas compris. Elle se refoula, calma son esprit et respira un grand coup. Son coeur battait à tout rompre, elle avait peine à avaler sa salive, elle prit la main de l'homme pour se rattraper mais trop tard elle tomba par terre et se prit d'un fou rire.

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