Chez la guérisseuse

[HRP] Désolé, j'étais trop paresseuse pour changer de compte Razz

Désolé pour le retard, j'étais débordée de travaux. [/HRP]

Tila prit une grande respiration puis s'approcha d'Elbarâd qui était couché sur la paillasse. Les bandages étaient tout près d'elle, ainsi que le poignard. Elle leva les yeux vers le visage du Gondorien en attente de la souffrance.

Vous êtes prêt?

Elle n'attendit pas la réponse, se doutant fortement qu'il n'y en aurait pas. Du bout des doigts, elle commença à faire de petites pressions sur le genoux, à l'endroit de la cicatrice, pour savoir où se trouvait exactement l'infection. Elle prit le poignard ainsi qu'une serviette humide qu'elle tendit à Kaërm. Elle lui expliqua simplement:

Mettez lui ceci sur le front.

Elle approcha lentement la lame, calculant en même temps pour ne pas causer de douleur inutile au gondorien. Elle respira un grand coup avant de se concentrer totalement sur ses gestes et de commencer à entailler la peau près du genoux, à l'endroit de l'infection. Elle ne tremblait pas, mais il ne fallait pas que le Général bouge.

Elbarâd ne prononça pas une parole quand Tila lui demanda s'il était prêt. Cela faisait longtemps qu'il était prêt. Kaërm lui posa une serviette humide sur le front et cela fit du bien au gondorien. Il n'avait pas calculé que l'alcool bue si vite lui donnerai un mal de crâne. Il sentit la pointe froide lui caresser le genou à l'endroit où il avait mal.
Tila enfonca la lame d'un coup bref dans la peau. Elbarâd retint un énorme frisson et serra la lanière de cuir dans sa bouche. Chaque muscle de son corps était contracté pour réprimer les tremblements de douleur qu'il ressentait lorsqu'il sentait la lame entaillé sa chair pour former un rond, d'où Tila pourra extraire l'infection et cicatriser sûrement.

Tila sentit que le Général avait mal. Il fallait qu'elle fasse vite pour ne pas trop le faire souffrir. Elle prit un paire de petites pinces qui étaient sur la petite table et l'approcha de l'ouverture qu'elle avait créée. Elle vit que le sang avait formé comme une boule de sang séché sous la peau. Avec les pinces, elle put aller la chercher et déposer la petite boule et les pinces sur la table. Elle essuya le sang qui coulait. Elle admirait la force qu'Elbarâd devait fournir pour réprimer les tremblements de douleur, sans compté le fait qu'il était sous l'effet de l'alcool. L'ouverture qu'elle avait ouverte n'était grande que de quelques centimètres, pas plus de trois. Elle pourrait la bander et lui dire d'attendre que ça cicatrise, mais elle se dit qu'elle pouvait au moins l'aider à arrêter plus rapidement la douleur. Elle nettoya la lame de son poignard avant de se tourner et de la mettre dans les flammes brûlantes de l'âtre. Lorsque la lame fut brulante, elle revint vers le Général et le regarda. Elle pouvait voir de la sueur qui coulait sur son front à cause de la douleur. Elle s'excusa:

C'est presque terminé, mais ça va faire particulièrement mal..

Elle déposa la lame brulante sur la blessure en tenant le genoux du Gondorien avec son autre main pour ne pas qu'il tremble. Ça ne prit que quelques secondes à peine, la plaie était refermée mais elle savait qu'il ressentait et ressentirait encore la brûlure pendant quelques temps. Elle déposa un tissu humide sur la cicatrice fraîchement faite pour apaiser quelque peu la sensation de brûlure et nettoyer en même temps le sang qui maculait le genoux. Elle prit un autre tissu humide qu'elle mis à la place de celui qu'il avait sur son front qui était brûlant. Elle se leva et alla chercher dans ses pots. Elle revint finalement vers lui avec un pot remplit d'un mixture étrange, d'un brun cendré. Elle finit de nettoyer la cicatrice et applica de l'onguent dessus. Elle savait l'effet que ça ferrait. L'étrange mixture permettait d'endormir la sensation de brûlure pour qu'il puisse se reposer sans trop en souffrir. Elle approcha sa main du visage de l'homme et sentait qu'il était brûlant. Elle enleva le morceau de cuir qu'il avait dans la bouche pour la durée de l'opération. Elle passa doucement sa main douce dans les cheveux de l'homme pour lui faire comprendre que c'était finit.

Vous devriez vous reposer à présent, Sieur Elbarâd.

Elle attendit une réponse ou une action de sa part. Il ne pourrait pas se lever ou marcher pendant une journée, ou du moins quelques heures. Et il était brûlant de fièvre.

Elbarâd admira par ses yeux entrouverts les mouvements experts et sûrs de l'apprentie guérisseuse. Il sentit la lame du poignard fouiller dans ses chairs. La lame toucha alors LE point de douleur. Tila avait trouvé ce qui causait tant de douleur à Elbarâd. Il grogna dans la lanière de cuir quand elle sortit la boule rouge de son genou. Il aperçut la cause de sa douleur sur la table et ressentit un profond soulagement. Soulagement vite étouffé par la douleur de l'ouverture dans son genou.
Elbarâd referma les yeux quand il entendit la voix lointaine de Tila qui lui annonçait que la cicatrisation allait être douloureuse. Il sentit la chaleur du poignard s'approcher de son genou et Tila appliqua alors le couteau sur la plaie. C'est comme si on lui tranchait le genou au niveau de l'articulation tellement la douleur était intense. Elbarâd perdit connaissance quelques secondes et c'est la main rassurante de l'apprentie sur son front qui le ramena à la dure réalité. Il saisit cette main par pur réflexe et la relâcha aussitôt. Elbarâd sentit qu'on lui ôtait la lanière de la bouche et il put se dégourdir la mâchoire, fatigué d'avoir tant serré le morceau de cuir. Ensuite il enleva se mains des bords du lit. Il avait enfoncé ses ongles dans le bois, ce qui lui faisait mal au bout des doigts. Il ne se sentit pas la force de se relever et resta là, les yeux fermés. Il répondit d'un signe de tête au conseil de Tila et prit le bras de Kaërm dans sa main.

Tila observa un instant le visage du Gondorien. Il semblait souffrir encore, et elle savait qu'elle était une des causes de ses douleurs.

Je vais appliquer un bandage sur la cicatrice pour ne pas que l'air ambiante ravive trop la douleur de la brûlure..

Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Elle le laissa alors tranquille, nettoyant soigneusement chacun des instruments qu'elle avait utilisé. Elle mit la boule de sang séché dans le feu, ainsi qu'une poignée d'herbes qui avaient une senteur calme et rassurante pour camoufler l'odeur de sueur et de souffrance qui régnait dans la pièce. Lorsqu'il ne resta plus aucun instrument en vue, elle ouvrit une de ses armoires et en sortit une petite bouteille d'alcool qu'elle mis sur la table à la place de celle qui était vide. Elle n'expliqua que par ces quelques mots:

Au cas où la douleur reviendrait..

Puis elle entraîna Marek un peu à l'écart pour lui dire:

Va quérir Dame Sheehy. Dis lui que Sieur Elbarâd est en mesure de la recevoir.. mais qu'elle s'attende à avoir un petit choc en le voyant.

Le guerrier avait assisté tout le temps à l'opération, suivant les quelques consignes qu'il recevait. Il savait ce qu'on pouvait ressentir alors il tentait d'aider son futur beau-frère. Il fut tout de même soulager lorsque Tila annonça qu'elle avait finit et qu'elle l'entraîna à l'écart pour lui parler. Il acquiesça d'un signe de tête.

Tu peux me faire confiance, je vais la préparer..

Il jeta un dernier coup d'oeil à Elbarâd qui était étendu sur la paillasse ainsi qu'à Kaërm qui se trouvait tout près, avant de quitter la pièce.

Elbarâd était dans un état proche de l'évanouissement quand Tila lui appliqua un bandage sur la blesure. Cela le ramena à la raison et il se rappela la douleur endurée lors de l'opération.
Il entendit Tila parler de Sheehy. Cela voulait sûrement dire qu'elle allait venir le voir. Il ne voulait pas qu'elle le voit dans un tel état mais cela lui fera du bien de voir un visage qu'il aime.
Elbarâd attendit donc immobile sur sa paillasse et il regarda Tila.

"Je...je vous remercie du fond du coeur."

Il se força à lui sourire.

Elle haussa les épaules et quitta elle aussi la pièce trop agitée pour elle, en se dirigeant lentement chez la guérisseuse. Syria se basa sur sa mémoire et son sens de l'orientation et ne tarda pas à trouver la bonne porte. Elle reprit son souffle un instant, puis poussa discrètement, comme à son habitude, la porte de bois. Elle entra dans la pièce ou flottait une forte odeur d'herbe, accompagnée d'un subtil fumet de...chair brûlée. Elle vit Elbarâd, épuisé, tout n sueur, qui était encore allongé sur la table. L'ancienne plaie avait été remplacée par une vilaine cicatrice encore sensible. Ses yeux émeraudes glissèrent vers Kaërm. Il allait nettement mieux, à son grand bonheur. Elle se dirigea vers lui sans un mot, un petit sourire aux lèvres.

Elbarâd entendit la porte s'ouvrir et ouvrit un oeil. Il crut reconnaître Syria qui entrait dans la pièce silencieusement. Elle se dirigea vers Kaërm.
Elbarâd se sentant mieux tenta de se lever. Il réussit sans trop de difficulté à s'assoir sur le bord de la paillasse et arriva à se lever. Après ces efforts il réussit à faire quelques pas et il se dirigea vers la porte. Elbarâd commencait à s'inquièter pour Sheehy qui n'arrivait pas. Il ouvrit la porte et s'engouffra dans le couloir. Le gondorien oublia de faire signe à Kaërm de la suivre et ne se dirigea pas vers la chambre de Sheehy. Il fut pris d'un doute énorme et d'une plus grande inquiétude.
Jetant un regard sur l'escalier qui menait à la chambre, il retint des larmes. En effet, il se remémora les mots que Sheehy lui avait gilssé dans la chambre une nuit. Ces mots étaient assez clairs pour être compris par Elbarâd. Elle semblait elle aussi énormément affecté par ces mots mais n'avait pas le choix. Il lui avait souhaité beaucoup de chance et témoigné de son amour au maximum.
Ravalant ces souvenirs, Elbarâd se mit à errer dans le château.

Kaërm avait vu son compagnon Elbarâd sombré dans le désespoir mais avant même qu'il le rejoint son ami avait disparu.Kaërm était remplit de tristesse et de compassion pour son ami, il n'aurait jamais supporter cela si c'était Syria qui avait disparu.Il s'était donc mis en tête de la retrouver et était parti en direction des cuisines.

Il devait tout faire pour ne pas se faire remarquer par les gardes, en effet maintenant qu'Elbarâd n'était plus là, il n'était plus en sécurité dans le château et risquait à tout moment de se faire jeter dans les cachots.C'est pourquoi lorsqu'il fut près de Syria il lui murmura à l'oreille:

-Nous ferions mieux de quitter Cair Andros, sinon on ne va pas tarder a avoir des problèmes.

L'atmosphère était tendue et surtout oppressante du fait de la tristesse qui semblait avoir imprégnée les murs du château.Kaërm se fichait de l'endroit où ils partiraient, du moment qu'il était avec Syria.

Syria aperçu enfin Kaërm, alors qu'elle sortait des cuisines. Elle s'étonna de voir qu'il n'était pas accompagné de son ami Elbarâd. Elle nota aussi avec anxiété son visage tendu et ses regards furtifs aux alentours, comme s'il craignait d'être découvert. Elle ouvrit la bouche pour lui demander ce qu'il n'allait pas quand il chuchota à son oreille :

-Nous ferions mieux de quitter Cair Andros, sinon on ne va pas tarder a avoir des problèmes.

Syria le regarda avec surprise. Quitter Cair Andros ? Pourtant, le mariage n'avait pas encore eu lieu...Elle voulut le questionner tout de suite mais se ravisa devant son air crispé. Elle se doutait que quelque chose était arrivé pour qu'un tel revirement de situation ait lieu. Elle ne savait pas exactement quoi, mais ferait de son mieux pour s'adapter à la situation et ne pas encombrer Kaërm, car elle ne se le pardonnerait jamais. Elle hocha donc de la tête d'un air grave. C'Est inutile de demander des explications tout de suite, cela ne ferait que les retarder. Et elle avait suffisamment confiance en Kaërm pour le suivre sans savoir ce qui en est. Elle chuchota à son oreille, en lui prenant la main pour qu'il le suives :

Les écuries...

Elle fila donc à toute allure vers les écuries, se fiant à ses souvenirs. Elle marchait avec agilité, sans faire de bruit. Mais elle ne connaissait pas les tours de garde dans le château. Normalement, elle aurait pris le temps d'étudier tous les va et vient des gardes avant d'entreprendre une mission d'infiltration, mais elle n'avait pas le temps. Ils étaient presque arrivés aux écuries lorsque qu'une porte du couloir s'ouvrit brusquement. Elle se trouva nez à nez avec un soldat qui sortait de la salle d'arme.

Cela faisait un moment que Kaërm courrait avec Syria dans les couloirs du château, il fallait à tout prix aller aux écuries pour partir au plus vite.Si jamais un garde les voyait sans Elbarâd ils seraient alors dans un sacré pétrin...

Ils avaient couru pendant plusieurs minutes, et avaient fait de leur mieux pour éviter la garde et les domestiques du château.Lorsqu'ils s'approchèrent enfin des écuries un garde sortit de la salle d'arme, il eut l'air hébété quelques instants mais se ressaisit:

-Vous là, que faites vous ici??Où se trouve le général Elbarâd??

Kaërm était stressé, son état ne lui permettrait pas de combattre, il fallait tenter la ruse, il dit d'un ton sûr:

-Mon ami Elbarâd est actuellement chez la guérisseuse, il est en convalescence et le médecin nous a demandé de quitter la pièce afin de faciliter son repos.

Le garde paraissait perplexe:

-Il ne me semble pas que le général Elbarâd était blessé,non??Quoiqu'il en soit je vais devoir vous enfermer le temps que le général me renseigne sur cette affaire.

La ruse de l'elfe avait échoué et il dût se résoudre à utiliser la force, il asséna un violent coup de poing au visage du garde et cria à Syria:

-COURS!

Ils n'étaient plus très loin des écuries et le couple distançaient leurs poursuivant qui était lourdement chargé de leur armures.Soudain , ils l'aperçurent: la porte de l'écurie, elle était là devant leurs yeux.Ils n'eurent pas le temps d'admirer la manufacture de la porte, et se précipitèrent à l'intérieur...

Au moment ou le garde surgit, Syria chercha instinctivement des yeux un recoin sombre ou se dissimuler. Mais elle n'en eut pas le temps, le soldat les regardait déjà avec méfiance la main encore sur la poignée de porte. Naturellement peu douée pour le bluff et la diplomatie en général, Syria fut très soulagée de voir Kaërm intervenir pour tenter d'exposer à l'homme une explication plausible. Mais l'astuce ne prit pas, le garde continua à les scruter soupçonneusement, l'un après l'autre, mais surtout Kaërm. Syria se demandait s'il fallait le suivre et se laisser enfermer ou bien lui régler son compte dans les règles, un coup de dague dans le dos ou sur la gorge pour le réduire au silence. Kaërm ne lui laissa pas le choix : Le coup partit, puissant et rapide. Le malheureux s'écroula sur le sol froid. Kaërm affectionnait donc des moyens moins radicaux qu'elle, mais aussi efficaces, sur le moment du moins. Alors qu'elle courait vers l'écurie, elle analysa le geste de son compagnon, comparé à ce qu'elle aurait fait à sa place. Il est vrai qu'en l'assommant cela réduirait leur peine s'ils venaient à être capturés, car un crime serait sévèrement puni. Mais d'un autre côté, le laisser seulement inconscient dans le couloir au lieu de le tuer et de le cacher était risqué : Il pouvait à tout moment se réveiller et sonner l'alarme. Elle n'avait toujours pas trouvé lequel était le meilleur; mais de toute manière la porte de l'écurie se dressait maintenant devant eux. Toutes ses pensées furent balayées, à l'exception de : S'enfuir le plus rapidement possible.

Elle s'engouffra donc dans l'immense écurie. Déconcentrée par le stress de leur fuite, Syria fit trois fois le tour de la salle sans trouver leur jument, Litse. De plus en plus fébrile, elle s'immobilisa et entendit des bruits de course dans le couloir. Se rendant enfin compte que le stress l'empêchait d'y voir clair, elle prit une grande respiration et balaya les stalles du regard. Elle cibla enfin Litse mais vit que Kaërm était déjà auprès d'elle à lui mettre sa selle. Honteuse d'avoir été si ridicule alors qu'elle avait habituellement un sang-froid de fer, Syria se rendit en courant dans la stalle de leur jument. Elle s'empressa d'apporter son aide à son amant. Litse fut rapidement prête, après quoi Syria inspecta rapidement l'état de son serpent avec inquiétude. Heureusement, grâce à cette nuit de repos, au chaud, au sec et sans les soubresauts de la marche de Litse, sa condition semblait être assez stable, même si on ne pouvait dire meilleure. Ils enfourchèrent prestement Litse et foncèrent vers le portail à l'autre bout de l'écurie qui débouchait dans la cour extérieure. La porte du château était là, devant eux.

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