Joe avançait tel un chasseur sachant chasser sans son chien, ce qui tombait plutôt bien vu qu'il avait laissé le sien à Nen-Umbar.
Son système sympathique fonctionnait à merveille, sa vigilance était accrue, ses pupilles étaient dilatées, et sa pression artérielle augmentée.
Bien entendu, il était à l'affut.
A l'affut de quoi ?
Mais du dindon sauvage d'Eriador, bien entendu !
Quel animal particulier que le dindon sauvage d'Eriador.
En tout cas, Joe-Jack raffolait de ce mets délicieux.
Rien de tel qu'un bon dindon pour commencer la journée.
Avec un peu de chance, il pourrait tartiner sa graisse sur du pain Elfique ( la classe ! ), sauf qu'il n'en avait pas.
Il avait sur lui du pain d'Umbar qu'il avait acheté avant de partir.
" Tant pis, ça fera l'affaire pour mes tartines à la graisse de dindon. "
Joe-Jack sortit son arbalète à répétitions.
Le dindon, lui, ne se doutait de rien.
Joe-Jack s'approcha à pas feutrés, et tira une flêche, qui fit gicler le sang des entrailles de l'animal.
Le dindon, qui n'était pas tout à fait mort, entreprit une fuite.
Mais Joe-Jack, dans sa grande clémence, abrégea les souffrances du pauvre animal en lui tirant une flèche, cette fois-ci dans le crâne.
Et s'en fut fini du dindon.
Joe-Jack dépeça alors la carcasse, et tria d'un côté la viande, de l'autre la graisse.
Tandis qu'il fit cuire la viande dans sa poelle en acier renforcé, il fit cuire à feu doux la graisse sur une poelle séparée jusqu'à ce qu'elle devienne plus ou moins liquide.
Il versa la graisse liquide dans un gobelet, et y immergea son morceau de pain d'Umbar.
En fait, il y immergea deux morceaux de pains d'Umbar, qu'il laissa mijoter dans la graisse de dindon.
Pendant ce temps, la viande continuait de cuire.
Il profita de ce laps de temps pour aller cueillir des myrtilles... Et des herbes.
Lorsqu'il revint de la cueillette, il écrasa les myrtilles pour en faire de la pâte, sortit les deux pains de leur huile ( ils étaient alors bien imbibés de graisse de canard, qui venait de refroidir, et qui s'était donc un peu solidifiée autour du pain... Miam ! ), et y étala la confiture.
Il y ajouta les herbes ( enfin, l'herbe, plutôt, car il s'agissait de pelouses en tout genres ), puis la viande cuite de dindon sauvage d'Eriador.
Et voilà, son sandwich fut enfin terminé.
Il le dévora, fit une sieste, un horrible cauchemar, se leva, s'habilla, prit un p'tit dej' et s'en alla...
Vers le Nord, comme d'hab !