Arrivée très très discrète

Seule et voyageant pratiquement toujours de nuit, Tarja approchait vite du Rohan. Ses longues jambes musclées avalaient les miles. Elle n'avait pas de monture, non. Elle trouvait que les chevaux n'étaient pas utiles. Certes, ils étaient rapides et pratiques pour couvrir de longues distances, mais ils ne savaient guère être discrets. D'un renâclement ou d'un simple geste, l'assassin aurait été repérée.
Aussi silencieuse qu'un spectre, elle slalomait entre les grands pins de la forêt proche d'Edoras qui étendaient leurs ombres inquiétantes sur le sol recouvert de leurs épines. Elle se guidait grâce à la lune, d'un blanc laiteux et presque ronde, qui régnait sur la nuit noire. Tarja se réjouissa intérieurement : demain, on verra le champ de bataille comme en plein jour. Une chouette hulula. Tarja voyageait léger, elle récupérerait des armes lourdes et une armure sur le corps d'un des cadavres qu'elle ferait le lendemain. Elle ne portait que sa grande lance munie de quatre crochets - qui tuaient à coup sûr la victime lorsqu'on retirait la lance de son corps et qu'elle savait manier à la perfection -, quelques fléchettes empoisonnées et une ou deux fioles de poison violent. Ses vêtements étaient simples et de couleur sombre : une cape noire dotée d'un grand capuchon, un haut vert sombre, un pantalon noir et des bottes de la même couleur qui montaient jusqu'à mi-mollets.
Alors que la noirceur de la nuit se faisait moins dense et que les couleurs de l'aube transperçaient à travers la brume matinale Tarja leva sa tête encapuchonnée.
Edoras était à ses pieds.

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