Retour dans le nord.

Syria vit avec ravissement Kaërm sortir des buissons environnants, se dirigeant vers elle. Elle continua à appliquer son baume sur son entaille, sans oublier de jeter des coups d’œil au jeune elfe qui approchait doucement. Elle allait parler lorsqu’il la devança :

-Vous êtes une habile combattante cependant je vois que vous êtes blessée, puis-je vous aider?

Syria examina sa blessure, puis releva son regard vers l’elfe noir, qui s’était agenouillé à côté d’elle.

-Je n’ai pas quoi me faire un bandage…Auriez-vous un morceau de tissus qui ferait l’affaire ? Car je ne peux pas laisser ma plaie à l’air libre, elle empirerait atrocement et m’obligerait peut-être à la couper…Et disons que ce n’est pas l’idéal dont je rêve, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

Elle scruta l’elfe qui n’avait toujours pas enlever son capuchon, attendant sa réponse.

Syria vit avec étonnement Kaërm enlever sa cape. Elle examina son visage pour la première fois. Il ne lui déplut pas du tout, de longs cheveux de jais l’encadrant comme un rideau de nuit. Tandis qu’elle le dévisageait sans retenue, elle vit qu’il découpait une longue bande de tissus dans sa cape. Elle ouvrit la bouche pour manifester son mal à l’aise qu’il doive sacrifier une cape si utile, mais l’elfe noir la devança une fois de plus.

-Ce n'est rien, j'en racheterai une autre. Mais parler moi de vous, d'où venez-vous?

C’était la première qu’on lui demandait cela…Non…pas la première…Elle songea à sa rencontre avec son serpent, lorsqu’il était humain. Lui aussi avait employé ces mots…

Elle posa alors son regard sur le jeune elfe accroupi près d’elle et toutes ces pensés furent chassées en un clin d’œil.

-Il me serait difficile de vous dire d’où je viens, car j’ai quitté depuis longtemps mon lieu de naissance…Mais je sais que c’est au Gondor, ou aux environs…Depuis, j’erre un peu partout…C’est ma façon de voir la liberté, comme d’autres la trouvent en un doux foyer…

Elle entreprit de bander sa blessure, précautionneusement, tandis que Kaërm l’observait. Il rompit alors le silence :
-Où avez vous appris a combattre,je n'ai jamais vu une femme combattre aussi bien.

Syria s’était attendue à cette réponse, mais pas à un compliment. Elle sourit doucement, flattée, puis répondit :

-Mon père était soldat et à ma mère avait reçu un enseignement…disons spécial de son maître. Ils m’ont tout deux appris tout ce qu’ils savaient. Et puis, avec la vie de vagabonde que je mène, j’ai du beaucoup me battre pour survivre, que ce soit avec des bêtes sauvages qu’avec des hommes…

Plus Syria restait là, assise dans la mousse, en train de parler doucement avec Kaërm sous la lumière argentée de la lune, plus elle se sentait sereine. Elle était bien, même plus que bien. Elle sentait qu'elle pouvait tout faire, même décrocher l'astre qui les inondaient de lumière, cueillir avec un serpe d'or les millions d'étoiles, et faire du tout un bouquet celeste de lumière...Qu'elle offrirait à cet elfe qui se tenait devant elle, qui avait repousser toutes réserves et avait dévoilé son visage en confiance, un visage qu'elle ne se lassait pas de regarder, chaque trait un à un. Une nouvelle sensation naquit en elle. Un profonde joie qui remontait de son coeur à son visage pour finalement se dispersé dans son corps entier. Elle pouvait ressentir cet étrange sentiment dans la moindre parcelle de son corps. De cet chose si abstraite semblait émaner une clarté défiant celle de la lune, perchée au-dessus d'eux.

-Pouvez vous marcher?Interrogea t'il.Je peux vous porter si vous le souhaiter,il vaut mieux trouver un endroit plus sympathique que ce champ de bataille pour discuter.

Syria sourit à cette phrase, puis se reporta sur sa première question.
-Je ne sais pas...

Elle prit appui sur le rocher et utilisa la force de ses bras pour se relever. Elle arrivait au moins à se tenir debout. Elle essaya de faire un pas, qui ne lui valut guère plus qu'une atroce douleur et de retomber mollement sur la mousse.

-Je ne crois pas que vous ayez besoin de me porter, mais plutôt de me SUpporter...

Elle se releva une seconde fois, attendant la réaction de l'elfe.

Le premier contact, lorsqu'il vint la soutenir, fut électrisant. Elle eut des frissons dans chaque parcelle de son corps. Elle accepta avec joie le support de l'elfe, sans manquer de lui jeter de fréquents coups d'oeil avides. À un moment, leur regard se croisèrent, les yeux se plantant l'un dans l'autre intensément. Elle aimait regarder ses yeux, le reste de son visage tout aussi.

-Je me demande bien pourquoi les orcs sont apparus comme ça, sans aucun signes. Mais bon, laissons ces problèmes de côté, la nuit est si belle.

Syria leva les yeux une fois encore vers le ciel, puis les plongea dans ceux de Kaerm et murmura :

-Oui, la nuit est magnifique...

Puis elle se tut, sans décrocher son regard qui en disait long des yeux de Kaerm.

(HRP : Tu as les yeux de quelle couleur ?)

Ils marchèrent pendant quelques temps lorsque Kaerm brisa le silence :

-Où allez vous aller après que votre blessure soit guérie?Vous n'êtes pas obligé de me répondre si cela vous gêne.

Syria sourit avec douceur à cette dernière phrase.

-Il serait étrange de ne pas répondre sur mon avenir, alors que je viens de vous raconter, quoi que peu, mon passé. Ou irai-je ? Nulle part. Je n'ai pas de projet, comme la plupart du temps. Enfin, au lieu de nulle part, je devrais plutôt dire n'importe ou...

...À l'endroit mon coeur me dictera d'aller...Finit-elle en regardant Kaerm dans les yeux.

(HRP:Euh....On va dire que j'ai les yeux marrons^^)

Kaërm se sentait empreint d'une joie sans limite lorsque ses yeux et ceux de Syria se croisaient,cependant il ne pouvat pas retenir une certaine gêne:il n'avait jamais été très habile avec les femmes er ses derniers sentiments envers une femme remontaient il y a bien longtemps.Kaërm était pourtant très heureux de se retrouver en compagnie de Syria et cela lui rappelait qu'il n'était pas seul dans ce monde a n'avoir pas de chez soi ni de vie très facile.Chaque regard,chaque sourire de Syria le faisait frissonner et il lui demanda:

-Êtes vous au courant pour Elbarâd?Il va se marier.Il disait tout cela en souriant:il était heureux pour son ami car jamais il ne l'avait vu en si grande forme.

Le soleil commençait a montrer ses pâles rayons:le combat c'était prolongé tard et la discution durait depuis un moment déja.Kaërm proposa à Syria:

-Le mariage d'Elbarâd aura lieu dans un moment,je serais ravi si vous pouviez m'accompagner.J'ai cru comprendre que n'aviez pas de destination après,alors j'ai penser que.....Mais vous n'êtes pas forcer.Dit-il gêné.

Les rayons du soleil commençaient a les réchauffer et Kaërm se sentait léger car aujourd'hui une nouvelle journée commençait.

(hrp : tu es un elfe noir, non ? Un drow, quoi...Or, les drow ont les yeux rouges, la peau noire et les cheveux blancs ^^" hum...M'enfin...)

-Êtes vous au courant pour Elbarâd?Il va se marier.

Syria sourit comme lui souriait à cette phrase. Elle était heureuse de savoir qu'Elbarad avait trouvé le bonheur d'une futur épouse. Elle aspirait énormément au bonheur des autres, et au sien. Elle prit une inspiration puis répondit :

-Non je ne le savais pas, mais je suis extrêmement heureuse pour lui, même si je le connais à peine.

Ils restèrent la, en silence, à savourer ces instants ensemble. Puis, elle sentit le doux picotement du soleil sur sa peau. Le jour se pointait, et la forêt allait reprendre sa vie laissée de côté pendant les heures sombres. Kaerm parla :

-Le mariage d'Elbarâd aura lieu dans un moment,je serais ravi si vous pouviez m'accompagner.J'ai cru comprendre que n'aviez pas de destination après,alors j'ai penser que.....Mais vous n'êtes pas forcer.

Syria n'en revint pas...C'était une invitation...Elle n'avait jamais vraiment voyagé avec quelqu'un...Et lui l'invitait...C'était trop beau pour elle, elle ne put cacher ses émotions et afficha un grand et chaleureux sourire à l'elfe noir qu'elle aimait tant. C'est toujours en souriant qu'elle lui répondit :

-Vous me demandez de vous accompagner à...Dol Armoth, si ma mémoire est bonne, pour le mariage de votre ami...Je dois avouer que cela me suprend, mais ne me déplait pas du tout ! J'en serais même enchantée !

Elle attendit quelques secondes avant d'ajouter avec un petit sourire affectueux, un peu taquin :
-Vous finissez toujours vos paroles par me dire que je ne suis pas obligée...Je ne crois pas que ce soit nécessaire ^^

Elle le regarda dans les yeux, songeant que cette rencontre était la plus belle chose qu'y ait été fait dans sa vie. Elle ajouta alors, avec une audace qui la surprit elle-même :
Et...Tant qu'à y être, pouvons-nous nous tutoyer ?

Lorsqu'elle entendit ces mots, le visage de Syria devint grave, alors qu'il affichait un doux bien-être quelques secondes auparavant. Son regard se perdit dans le vague quelques instants, puis elle parla d'une voix grave et posée, démontrant la sombre importance de ce sujet :

-Si cette question m'embarrassait, commença-t-elle en regardant le soleil pointer ses premiers rayons, ce serait pour moi un échec. Je tente de laisser mes origines derrière moi, sans pour autant les oublier, mais plutôt en les acceptant et par conséquent, en parlant nonchalamment et sans en éprouver de honte, car il ne faut pas avoir honte des actes de vos parents, car ils ne sont pas le reflet de vous-même.

Syria s'arrêta sur cette philosophie, pour se rendre compte qu'elle avait contourné la question sans en avoir l'intention. Elle continua donc avec des paroles plus concrètes :

-Mon père a failli à sa tâche, son devoir -il était militaire- précisa-t-elle prestement, et a été bani...Ma mère, quant à elle, est...Elle hésita douloureusement à exposer son métier, regardant Kaerm comme si elle pouvait voir dans ses prunelles si elle pouvait lui faire confiance et se confier. Elle inspira puis se lanca :
-Elle est assassine de profession.

Elle scruta l'expression de l'elfe, priant fiévreusement qu'il ne soit pas choqué par cette révélation. Elle ne voulait pas le perdre...

-Bien que cela ne soit pas très courant je dois t'avouer que je ne suis pas trop surpris par cette réponse,d'ailleur je pense que tu as bénéficier de l'entraînement de ta mère,ou du moins les bases vu ta façon de combattre qui est si élégante et si rapide.

Syria rosit légèrement sous le compliment, mais resta muette, préférant le laisser continuer en le contemplant.

-A vrai dire le métier d'assassin ne m'est pas étranger car tout les elfes noirs finissent par devenir assassin ou rodeur comme moi,cependant comme tous mes amis j'ai suivit quelques cours sur ce métier.

*Encore un point commun* se réjouit-elle en pensée. Elle sentait qu'il l'observait et cela la flattait, elle se sentait en sécurité près de cet elfe, comme si rien ne pouvait lui arriver. Ce qu'elle ressentait pour lui dépassait tout ce qu'elle avait connu, même son ancien amour pour l'homme que fut autrefois son serpent...Justement, ou était-il ? Syria commenca à s'inquiéter, mais elle ne le laissa pas paraitre, ne voulant pas mettre Kaerm dans l'embarras. Elle chercha discrêtement du regard, lorsque ses yeux reconctrèrent ceux de l'elfe noir. Ce fut commme une vague apaisante dans tout son corps, qui lui fit oublier tous ses soucis.

-Il faut peut être bouger d'ici non?Car il faudrait que nous ayons une bonne nuit de sommeil et surtout je n'aimerai pas que ta blessure s'infecte.


Syria lui répondit pendant qu'il s'étirait :
-Tu as parfaitement raison, j'ai grand besoin de dormir...

Elle se leva et s'étira gracieusement elle aussi, puis interrogea son ami:
-Mais ou pourrions-nous dresser bivouac ? Hum...Peut-être dans les ruines en haut de la colline. Qu'en penses-tu ?

-Veux-tu que je te porte ?

Syria se contenta au début de lui sourire, puis répondit avec douceur :
-Je crois que ma jambe s'en remet peu à peu, et cela grâce à ton bandage. Elle lui adressa un regard de remerciment. Je crois pouvoir marcher, mais reste donc pas trop loin... Ses joues rosirent ...Au cas ou je tomberais.

Leurs préparatifs commencèrent, simples et courts. Mais lorsqu'elle ramassait ses affaires, elle sentait que Kaerm l'observait, et n'hésita pas à faire de même, pendant les rares moments ou il ne la fixait pas de son regard si agréable.


-De quelle contrée es-tu originaire?Dit-il d'un ton doux et calme.De Minas Tirith?

Elle lui adressa un sourire amusé, avant de répondre d'une voix détachée empreinte d'humour :

-En théorie, je suis gondorienne. Enfin, il me semble...Vois-tu, mes parents étaient plutôt nomades. Eux-même étaient incertains de l'endroit exacte ou je suis née, ajouta la jeune femme avec un rire, Mais, comme il y avait de grandes chances que nous soyons encore au Gondor, je me suis attachée à cette affirmation et me dis donc venant du Gondor. Quant à Minas Thirit, j'y suis déjà allé une fois, mais très peu longtemps. Son visage devient un peu plus grave. Lorsque je voyagais avec mes parents, expliqua-t-elle, nous restiions loin des grandes villes. C'est donc quand j'ai trouvé l'autonomie que j'ai pu, avec une légerté d'esprit, visiter certaines grandes villes de la terre du milieu. Mais, je n'ai pas encore beaucoup d'années d'expérience derrière moi, je ne suis pas une elfe.

Elle ponctua ce long monologue d'un grand, franc et amoureux sourire à l'elfe noir qui se tenait près d'elle, écoutant.

(HRP:Voici ce que je vais faire pour mon serpent :
-Nous allons nous diriger vers notre futur lieu de bivouac
-Nous allons rencontrer quelques orcs
-Je vais me trouver en situation dangereuse
-Mon serpent va débarquer et attaquer l'assaillant en mettant sa vie en péril (le scénario classique quoi )
-Il sera gravement blessé et évanouit dans un profond coma
-Rendu à Dol Amroth, des médecins (ou moi faut voir) vont réussir à le sauver
-À cause du gros choc psycologique, il aura perdu ses fragiles fragements d'esprit humain
-Il sera dorénavant et pour toujours un simple serpent beaucoup plus intelligent que la moyenne avec qui je peux communiquer
-Mais il ne pourra pas éprouver de sentiments humains, sauf une affection "bestiale" pour sa maitresse (moi) Donc ne pourra pas être jaloux de toi)

(HRP:Ok pas de problème,c'est vrai Kaërm est très possessif,mais je rigole ^^)


Lorsque Syria eut fini de raconter ses origines,Kaërm était heureux de la confiance que lui donnait Syria et était pleinement satisfait.Quand elle dit qu'elle n'avait pas autant d'expérience qu'un elfe Kaërm prit la parole:

-Je trouve que tu te débrouille très bien.Ce n'est pas l'âge qui détermine notre expérience mais plutôt les épreuves que l'ont traverses durant notre vie.

Puisque Syria avait accepté de lui parler de ses origines Kaërm voulut faire de même et commença son récit devant Syria tout en lui souriant affectueusement.

-Je suis un Elfe Noir,un drow.Je n'ai jamais connu mes parents et j'ai vécu la plus grande partie de mon enfance dans les forêts de Nan Elmoth,j'y ai appris tous ce qu'un elfe noir devait savoir:c'est à dire tuer,assassiner et autres professions du même genre.Lorsque que je fut assez grand je me suis m'y aux ordres d'Eöl,le roi de Nan Elmoth,en tant qu'espion et rodeur.C'est durant une de mes missions que j'ai connu Elbarâd et depuis on ne s'est jamais perdu de vue.Quelques temps après ma rencontre avec Elbarâd j'ai décidé de partir de Nan Elmoth pour ne jamais y revenir: je ne mettais jamais senti chez moi là-bas.Depuis ce jour je vis en tant que rodeur libre vivant dans le nature et voyageant a travers différentes contrées.Et maintenant me voilà,ici près de toi Syria.

Il avait prononcés ces mots en lançant un regard tendre envers Syria.Son histoire avait passé le temps et ils se trouvaient maintenant en haut de la colline dans les ruines.

Ces minutes de bonheur parfait furent interrompues brutalement :
Une dizaine d'orcs surgirent de derrière les ruines, ou ils s'étaient réfugiés, dans leur fuite. Ils chargèrent sur eux avec des cris de guerres bestiaux, agitant leurs armes dans tous les sens. Syria réagit promptement. Elle sortit sa sarbacane et entreprit d'en faire tomber trois à distance. Ses flèchettes touchèrent leurs cibles, les trois créatures du mal s'affaissèrent. Mais c'est lorsqu'elle se rendit compte que le combat au corps à corps allait dans quelques secondes surplomber celui à distance, elle comprit qu'elle ne pourrait pas tenir longtemps avec une jambe blessée. Mais elle allait se battre, elle n'avait pas le choix, et ne voulait faire autrement. Elle entreprit toute son ingéniosité à s'arranger pour être en combat avec seulement un orc à la fois, augmentant ses chances de survie. Elle combattait courageusement, malgré son infirmité. Elle ne pouvait pas essayer de se rapprocher de Kaerm, car cela serait synonyme de se placer à la merci des trois orcs qu'il combattait en même temps. Malgré ses efforts, un orc fourbe et lâche réussit à se placer derrière elle, à son insu. Le coup de masse partit, mais elle entendit le sifflement du bois fendant l'air et se jeta sur le côté à temps, non sans s'épargner une atroce douleur à la jambe. Elle se retourna vers son nouvel assaillant. Il se tenait près, et elle le vit lever sa matraque une deuxième et surement dernière fois. Elle allait affronter la mort, impuissante.

*Non ! Je ne veux pas ! Pas maintenant !*

Elle jetta un regard de larme vers Kaerm. Puis elle fixa son assassin avec une rage sereine, voulant faire face à la faucheuse d'âme les yeux ouverts, sans peur et avec dignité. Lorsque l'orc allait abbattre son arme sur son crâne, l'incroyable se produisit : Un éclair émeraude jaillit de derrière elle. Après quelques secondes de stupeur, Syria reconnut son serpent. Il s'accrochait au bras de son attaquant, qui avait été forcé de lacher son arme. Mais une autre créature malfaisante entra en scène, planta sa lance rudimentaire dans le corps du sauveur au sang froid. Il retomba sur les feuilles, au pied de sa maitresse, ensanglanté.

-Noooonnnn ! cria Syria, bouleversé par la perte de son compagnon et ami. Son cris douloureux résonna dans toute la plaine, faisait s'envoler les oiseaux des alentours.

Mais les orcs, qui maintenant étaient trois, l'entouraient encore. Elle était déchiré entre l'envie de vivre et la perte de son ami fidèle.

(Tu pourrais arriver à ce moment et me sauver la vie ^^

PS: c'est vraiment intense comme scène !)

Syria semblait coupée du reste du monde. Elle avait vu tomber son ami, son compagnon, celui qui l'avait enlevé à sa condition avec ses parents, celui qui lui avait donner la liberté sur un plateau, celui qui la comprenait, celui qui l'écoutait, celui...

Les mots de ses pensées ne se formulaient plus, tant son trouble était grand. L'action extérieure avait glissé dans une obscurité enveloppante. Elle ne songeait qu'à une phrase, qui passait et repassait dans son esprit :

*Il est mort.*

Elle se sentait coupable. Atrocement responsable. Elle l'avait oublié, délaissé, il était revenu sans le lui reprocher, et avait donné sa vie pour elle. Il était complètement sortit de ses pensées quand elle coulait des heures heureuses en compagnie de Kaërm. Elle se le reprochait maintenant. Un dillemme s'imposa à elle à ce moment : Lui ou Kaërm ? Elle n'arrivait pas à faire un choix. Son regard se reposa sur le corps inerte du serpent d'émauraude. Il ne pouvait pas être décédé.

*Non ! Il ne faut pas qu'il le soit ! Jamais je ne l'accepterai !*

Songeait-elle dans un mélange désespéré de rage et de peine, pendant qu'elle pleurait et pleurait encore. Elle prit de ses mains luisantes de larmes le large corps de son ami animal. Syria le pressa contre elle avec une tendresse empreinte d'une profonde tristesse.

Puis, un long cris la sortit brutalement de son cocon de ténèbres :
-SYRRRRIAAA!!!!!NOOOOOONNN!!

Elle se retourna et croisa le regard de Kaerm : un regard impregné de désespoir et de fureur. Quelqu'un se souciait d'elle. Quelqu'un de vivant, quelqu'un qui pouvait lui apporter le bonheur. Quelqu'un dont elle était tombée folle amoureuse. Quelqu'un qui attaquait furieusement les orcs qui les séparaient.

C'est seulement à ce moment qu'elle se rendit compte qu'elle même frôlait la mort. Un orc devant, un orc derrière, un autre sur le côté. Et elle, trop blessée et surtout trop troublée pour pouvoir se défendre. Ce soir, il y aura peut-être eut trois malheureux : Un serpent déplorant l'indifférence de son amie, une jeune femme pleurant son ami serpent, un jeune elfe se lamentant de la perte de celle qu'il aimait.

Mais ce ne fut pas le cas, car au môment critique ou l'orc devant elle allait abattre sa masse, l'elfe noir jaillit de nul part et encaissa le coup à sa place. Il lui avait sauvé la vie, comme son serpent venait de le faire. Mais cet acte-ci semblait pour Syria une preuve d'amour, et celui du reptile un gage d'amitié.

*Il m'a sauvé...*

Syria mit toutes ses forces à se trainer plus loin, s'échappant de la menace des autres orcs, aussi pour ne pas gêner son sauveur dans ses manoeuvre de destruction. Elle le contempla se battre, courageusement malgré ses blessures à l'épaule et à la cuisse, sans se soucier de la douleur.

Son sens du touché sembla reprendre soudain fonction : Elle sentit le corps glissant et froid du reptile entre ses doigts. Un torrent de larme sortit sans retenue, mais cette fois, elle était sereine. Boulversée, mais sereine. Elle ne vit pas Kaërm mettre fin aux jours du dernier des attaquants. Elle pleurait, pleurait encore, l'eau s'échappant de ses yeux émeraudes brouillant sa vue. Puis, une douce sensation la surprit. Kaërm avait pris sa main dans la sienne. Le savoir près commencait peu à peu à la réconforter. Elle l'entendait pleurer avec elle, pleurer pour elle.

-Sy...Syria,réponds moi,je suis là maintenant.

Elle leva un regard embué de larme et réussit à articuler :
-Il...Je crois qu'il est mort...

Elle appuya doucement sa tête sur l'épaule de Kaërm et continua à pleurer doucement. Elle passa sa main sur les écailles lisses de son ami reptilien et prit sa tête triangulaire dans ses doigts fins. Syria plongea son regard dans ses yeux éteints. Éteints ? Il lui semblait pourtant percevoir une faible étincelle de vie. Illusion ? Elle n'en avait aucune idée. Mais une lueur d'espoir s'alluma en elle, fragile. Elle chercha son coeur et colla son oreille sur son ventre blanc, tentant de percevoir un battement. Elle l'entendit : une faible pulsation irrégulière. Un large sourire fendit ses lèvres. Elle déposa avec douceur le serpent sur le tapis de feuille, puis se tourna vivement vers Kaërm. Syria prit ses mains dans les siennes en lui annonçant, une joie sincère transpersant dans sa voix :

-Il est vivant ! Oh, tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse ! Elle se tut un moment, pressant les mains de l'elfe noir, rayonnante de bonheur.

Mais !? Tu es blessé !!! Il faut vite bander tout ca ! commenca-t-elle à paniquer en voyant l'état de son compagnon.

Elle s'inquiétait maintenant pour celui qui avait combattu pour elle, d'un inquiétude affectueuse. Elle prit le reste de la cape noire et entreprit de bander avec douceur l'épaule ensanglantée de l'elfe noir.

-Il faut vraiment qu'on trouve un endroit calme où nous pourrons soigner ton serpent.

Syria fronça les sourcils avant d'ajouter :
-Et TE soigner ! ... En effet, les ruines sont peut-être trop exposées...Mais je ne connais pas vraiment cet endroit...avoua-t-elle avec dépit. Elle chercha dans sa mémoire un endroit qui serait idéal, le souvenir surgit d'un coup, et elle le formula à toute vitesse, comme si elle avait peur qu'il ne s'échappe :
Je sais ! Je suis passée devant l'entrée d'une grotte en venant ici. Je crois que ce serait l'endroit parfait pour se reposer et se soigner...si elle n'est pas habité par un ours ! ajouta-t-elle, moqueuse. Nous serons beaucoup mieux protégés qu'au milieu du bois ! Quoi que ce ne sera pas très confortable, commenta-t-elle avec un renfrognement feint. Je crois qu'il faut aller...Elle se rendit compte comme il était plus difficile de s'orienter sans serpent à ses côté. Il faut aller par la ! Elle pointa dans la bonne direction, et ils se remirent en marche, en silence. Peu de temps après, Syria et Kaërm arrivèrent en vue de l'entrée d'une grande grotte, peu humide, heureusement.

-Il faudrait vérifier si elle n'abrite pas une créature...avisa la jeune femme, je peux y aller si tu veux. Elle interrogea l'elfe noir du regard.