Au palais ...

La guerre étant terminée à Fondcombe assez rapidement, je ne réfléchissais pas une seule seconde de plus, les pertes pour mon armée avaient été trop grandes pour que je me risque à rester plus longtemps. En plus petit nombre, nous sommes revenus et une fois devant les remparts de ma ville, en haut du rocher principal, je baissais la tête. Qu'allais-je pouvoir dire à ces familles qui ont perdu leurs proches, cette guerre avait été une humble cause mais une catastrophe au niveau humain. C'en était trop pour moi, je ne voulais plus m'engager dans des guerres continuelles et sans mercie dans ces conditions, il fallait que je revois mes effectifs, mes plans, mes stratégies pour attaquer. Tout était à revoir. Mon humeur était des plus massacrantes en ces temps-ci, les servantes elles-mêmes avaient peur et tremblaient à chaque fois que je prenais la parole, à chaque fois que j'ouvrais la bouche pour dire quelque chose. Un de mes conseillers même avait décidé de m'en parler mais me voyant de marbre devant les faits, il se renfrogan très rapidement et courut à l'autre bout du palais prétendant avoir beaucoup de travail. En vérité j'étais malheureuse, très malheureuse, je me sentais terriblement seule dans ce grand palais. Ces derniers temps j'avais eu certes, beaucoup de visites dans un labs de temps court mais il n'était pas dans mes habitudes d'accueillir les personnes en mon palais. On ne courrait pas dans les rues des autres villes pour se précipiter à mes portes, on ne venait seulement pour quérir mon aide. Cela étant, l'affaire ne me déplaisait guère et j'étais toujours d'accord pour en venir l'aide à un peuple si la cause était bonne. Mes amis d'enfance étaient dispersés et venaient rarement me rendre visite, mes amis nouvellement faits ne m'avaient pas donné de nouvelles depuis un bon bout de temps et ... arg, qu'en était-il du père de ma petite Nioviel ? Et de ce charmant jeune général que j'avais entrevu ? Toute cette vie me manquait affreusement. Une pensée vint m'éclairer l'esprit ... pourquoi ne pas aller rendre visite à ce cher Guillemot ? Et puis cela me changerait les idée de traverser tout ce pays. Je me levais d'un vieux fauteuil poussiéreux, allais jusqu'au balcon et une fois que mes yeux s'accoutumèrent à la lueur extrêmement forte du coucher du soleil, j'observais la vie mondaine au loin ... sous mes pieds et pourtant si loin de moi. Qu'en serait-il si je n'avais jamais rencontré mon mari ? Je ne vivrais pas dans un tel palais mais est-ce que j'aurais pu aller dans la rue sans me faire reconnaitre par un passant ?Des questions pourtant si simple me travaillaient jour et nuit depuis une petite semaine et maintenant ... que ferais-je ? Je décidais de préparer mes affaires pour un voyage, où ? Je n'en savais encore rien, comment ? Non plus, mais se changer les idées était pour moi la principale affaire.
Je me séparais à contre-coeur de la vue magnifique qui s'offrait à moi et allait vers une grande armoire en bois de chêne située au bout de ma petite chambre. Je l'ouvrais, la porte faisant un bruit infernal mais doux pour mes oreilles. Je regardais avec étonnement le nombre de robes et de tenues qui y règnaient jusqu'à ce qu'un bruit m'attire de nouveau vers la fenêtre.

Entre son devoir de conseiller et celui de militaire à Minas Tirith, Guillemot ne se souvenait plus, jusqu’à quelques semaines, d’Elenwë, avec qui il s’était un peu lié d’amitié. Partant un jour où le Gondor n’avait pas besoin de lui, il avait traversé la Terre du Milieu pour atteindre la cité de Nevrast. Et suite à une semaine à cheval, au matin, le conseiller était en vue de la ville elfique. Plus il s’en approchait, plus il remarquait toute les différences qui faisait la vie d’un elfe et celle d’un homme de Minas Tirith : les habitats, souvent perchés à plusieurs mètres de hauteur, le nombre d’enfants beaucoup moins important que chez les Gondoriens, montrant un temps de reproduction plus long par rapport au deux peuples. Selon ses connaissances, Guillemot savait que les elfes n’avaient pas un grand nombre de fils ou de fille, peut être dû à leur immortalité.
Le conseiller demanda au près d’une sentinelle le lieux de résidence d’Elenwë, et on lui indiqua le palais. Guillemot ne se souvenait pas qu’Elenwë était d’un rang royal… sûrement parce qu’elle ne lui avait pas dit. Il arriva enfin devant la bâtisse, mais il ne savait pas vraiment où allez, alors il en fit le tour et aperçu une fenêtre ouverte. Au passage, Guillemot écrasa sans e vouloir une branche morte tombait d’un saule à quelques pas.

Je sortais sur le balcon et regardait dehors, dans le jardin du palais. Une ombre passait aux côtés d'un saule dont j'avais le malheur d'observer tous les jours. Ce saule là, je le connaissais depuis des lustres, en fait depuis mon arrivée dans ce palais et je l'apréciais beaucoup, j'aimais à me promener dessous en printemps ou encore en automne, mes saisons préférées ...
Je portais donc mon regard vers ce saule et vit en dessous un homme, il me rappella étrangement Guillemot mais je n'en n'étais pas sure ; je me retirais donc en vitesse faisant tournoyer un peu ma robe dans les airs et j'allais pas à pas vers des gardes.

- Un étranger dans le jardin, face à ma fenêtre ... ammenez le rapidement, sans lui faire de mal, dans la salle principale.

Les soldats s'exécutèrent en claquant leurs chaussures l'une contre l'autre. Ils avancèrent vers le Gondorien lui demandant de les suivre pour aller voir la reine de Nevrast.
Je me dirigeais pendant ce temps vers la salle principale pensant et repensant à ces instants passés à Minas Thirit, toutes ces choses qui me revenaient à l'esprit affluèrent sans que je ne puisse lutter et me donnèrent un coup de massue. Je demandais à ce que l'on m'apporte un verre d'eau qui se retrouva quasiment immédiatemment dans ma main. M'installant dans un fauteuil à l'autre bout de la salle, j'attendais Guillemot avec impatience. Je souris immédiatemment lorsqu'il entra, le reconnaissant de suite, je demandais à ce que les gardes se dispersent.

- Je ne m'attendais pas à vous voir ici cher ami !
Vous êtes le bienvenu ! Quels bons vents vous amènent donc chez moi ?

A présent debout, j'observais mon nouvel hôte, les servantes s'affolaient doucement autour de nous, elles mettaient la table la recouvrirent d'une nappe blanche avec des ornements blancs cassés, nappe qui m'eut été offerte de cela un centaine d'années fabriquée par les elfes confectionneurs des plus belles choses au monde en reconnaissance après que je leur ai prêté main forte pour quelque affaire avec des humains du Nord, le dunédains. Sur la nappe elles posèrent une belle cruche en cristal dans laquelle une eau très pure se trouvait et dans une coupe d'argent, des fruits de toute sorte que je servais à chaque fois, deux sièges furent placés et j'invitais Guillemot à y prendre place.

Après que la silhouette qu’il avait entraperçu soit partit aussi vite qu’elle fut venue. Une demie douzaine d’elfes portant les couleurs de la ville et leurs armes à la main vint à lui et demandèrent à ce que Guillemot les suive. Le Gondoriens ne rechigna pas pour qu’aucun problème n’interfère entre eux et pour ne pas créer un problème diplomatique. Cela ne semblait pas grand-chose mais ce son les petits détails qui font la différence. Mais Guillemot repensa soudain : la reine ?! Peut être n’avait-il pas vu en Elenwë la grande monarque d’une citée elfique…
Il fut conduit à l’intérieur du palais, et le conseiller du Gondor découvrit la richesse des pays des Immortelles : C’était d’une netteté qui dépasser la blancheur de la Tour d’Ivoire à Minas Tirith, d’une pureté à en faire passer Mithrandir pour encore Gandalf le Gris. Puis il entrèrent enfin dans une pièce ou une jeune femme était déjà assise, et comme Elenwë reconnu le Gondorien, Guillemot reconnu lui aussi la Reine.

_ Le simple fait que même un dur travailleur au service du roi du Gondor et de ses villageois veux parfois quitter pendant quelques temps ses fonctions et partirent en quête de nouvelle d’une amie.

Guillemot remercia les servantes qui lui montraient un fauteuil dans lequel il pouvait s’installer et qui lui servaient des fruits ainsi qu’une cruche d’eau.

_ Je ne me souviens pas que vous étiez reine, la seule chose que j’ai pu tirer de votre nom, c’est la ville ou vous résidez.

C'était charmant, j'étais vraiment contente que l'on vienne me visiter et de plus ce Gondorien était très gentil. Je souriais à l'entente de ses flatteries sans savoir vraiment si je les méritais, dans la salle il y avait pas mal de fenêtres qui donnaient vue sur l'immensité du territoire qui se déroulait sous les rochers de Nevrast, depuis quelque temps les habitats se développaient et englobaient plus d'espace qu'il n'y fallait mais je ne m'en plaignait pas. Ma ville s'agrandissait et pour moi c'était signe de prospérité et donc de contentement de mon peuple. Comme Guillemot s'en faisait à des politesses extrêmes, je décidais de lui renvoyer la perche, mon regard devint malicieux et je souriais en guise de bonne humeur.

- Vous savez maitre Guillermot, je ne me souviens pas vraiment si je vous ais avoué mon activité ici bas. Mais cela n'est pas d'une grande importance ...
J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal à trouver la ville, et surtout à y entrer !

Je fis une pause observant l'interlocuteur, une des fenêtres était visiblement ouverte, un rideau dansait dans mon dos mais je le sentais tout à fait. La matière dans laquelle il était fait était légère mais le ton du rideau était très foncé et lorsqu'ils étaient tous tirés la salle était entièrement dans le noir. Pour l'instant étant donné qu'ils étaient ouverts, la salle était tout à fait bien éclairée par la lumière diurne et faisait voir les murs de marbre et les nombreuses plantes placées un peu partout dans la pièce. Je mis une main sur la table de verre et commençais à passer un doigt après l'autre sur celle-ci inconsciemment, le bruit était un peu nerveux et je le faisais de plus en plus rapidement, m'en rendant tout à coup compte, je souriais de ma bêtise et reprennais.

- Les temps passent et je suis ravie que vous possédiez encore ma personne dans votre mémoire, vous ne pouvez vous rendre compte du plaisir que j'ai à vous recevoir à Nevrast.
D'ailleurs, les portes vous en sont ouvertes et mon hospitalité à vous accueillir est constante, après ce que vous avez fait pour moi !
J'ai une chambre à votre disposition, vous pourrez y résider autant que vous le voudrez.
Au fait ... racontez moi un peu comment vont les affaires du Gondor ? J'ai ouï d'une bataille il y a peu de temps ... est-ce vrai ?
J'assaillais l'homme de questions mais j'étais tellement submergée par ma curiosité que je ne m'en rendis pas immédiatemment compte. Le pan de ma robe tombait sur le sol, elle était blanche et plissée adroitement de façon à lui donner une forme élégante, la ceinture était de cuir et sa longueur était telle que l'on ne voyait le bout de mes pieds lorsque j'étais debout. Mes jambes croisées, je m'appuyais confortablement contre le dos de mon fauteuil et je me tenais un peu à l'oblique par rapport à celui-ci. Mais mon regard ne quittait pas des yeux le visage du Gondorien, il me semblait qu'il avait les traits légèrement tirés par la fatigue cependant je pouvais me tromper ...

Assis entre les deux accoudoirs d’un fauteuil qui guérissait presque ses courbatures à cause du trajet à cheval et de ses semaines de travailles acharnés pour défendre sa patrie, Guillemot écoutait avec attention la voix d’Elenwë, qu’il trouvait presque relaxante.

_ On ne va pas mentir en disant que le trajet fut bon, car les montures du Gondor sont solides mais peu confortable contrairement à ceux des plaines des Rohirrims. Mais il me fut assez facile de trouver Nevrast, sûrement l’héritage de nos ancêtres Dùnedains.
Quand à y entrer comme vous dites ce fut un peu plus difficile, vos gardes surveilles la ville avec des yeux de faucons, mais il ne faut pas leur en vouloir, le Mal et de plus en plus présent en Terre du Milieu et il est bien compliqué de contrecarré leurs plans.

Guillemot s’arrêta la, car il sentit qu’il parlait un peu trop. Le soleil du début d’après midi clairsemait de sa lumière la pièce qui se réfléchissait sur le conseiller, mais il ne s’en plaignait point.

_ Je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité, mais je ne veux pas vous imposer ma présence pendant trop de temps. En ce qui est du Gondor, il est vrai qu’une importante bataille s’est déroulé à Minas Tirith, et malheureusement j’étais en mission diplomatique, une bataille semblable à celle de Fondcombe, si je ne me trompe pas. Notre ville à été gravement touché mais les bâtisseurs de tout le royaume affluent à la capitale pour nous prêter mains fortes. Mais assez parler de moi et du Gondor, ne suis-je pas venue pour avoir de vos nouvelles ? Comment vous portez vous depuis votre visite à la citée Blanche ?

Je renchérissais immédiatemment après sa question toujours de la même voix ...

- Oh ... moi ?! - je souriais - Je vais plutôt bien ... disons que j'ai un peu de mal en ce moment, j'ai très peu de visites et je ne sors de mon palais que pour aller en guerre ce qui n'est absolument pas meilleur mais je suis obligée de vivre ainsi, je me sens un peu comme dans une prison dorée. Et puis, vous ne vous imposez guère, considérez cela comme une invitation.

Lentement je poussais ma chaise vers ma droite regardant mieux la porte, je n'avais qu'une envie, sentir la douce chaleur du soleil sur mon visage. Je jetais un regard envers le Gondorien puis doucement je lui proposais,

- Vous revenez de mon jardin ... Allons donc voir l'autre côté de celui-ci.

J'étais encore assise, je laissais au jeune homme le choix, on pouvait tout aussi bien rester ici après tout, rien n'obligeait à sortir surtout qu'il devait être las après sa route. Mon pied qui était pardessus ma jambe gauche se balançait tranquillement tandis que mon regard se promenait dans la pièce pour toujours retomber sur le conseiller.

_ J’ai visité une petite partie de votre palais mais cela m’est suffisant pour en redemander.

Guillemot se leva de son fauteuil, attendit la maîtresse des lieux, et la suivit jusqu’au jardin. Encore dans la bâtisse elfique, le conseiller fit remarque :

_ Les elfes furent le premier peuple à débarquer en Terre du Milieu, selon la volonté des Valars et à ce que disent nos écrits. Mais la preuve ce trouve en ces lieux : vos cultures et vos traditions remontent au début des Ages. Ce sont des savoirs à ne pas perdre… le Gondor à fait les frets d’oublier tout cela…

Alors que le conseiller repartait dans ses paroles à côtés des discussions, ils arrivèrent, lui et la reine, devant la reste du jardin. Le pauvre saule que le Gondoriens avait vu devait se sentir bien seul éloigner de toute cette vie végétale, les arbres et les fleurs ne se comptait plus, et la pointe d’animaux présents rendait le paysage merveilleux.

Alors que Guillermot se leva, je le suivis puis je passais devant lui une fois les portes de la salle passées. Lorsqu'il dit qu'il en redemandait alors qu'il avait déjà visité une partie de mon palais je ne pus réprimer un rire. Oui, notre palais est bien beau mais ceux que j'ai visité égalaient et même surplombaient de loin sa beauté. Nevrast est une ville qui est assez vieille et cela se ressent dans les constructions.
Mais lorsque le Gondorien fit remarquer la vieillesse des elfes, je souriais ... ah ... lors de mon enfance on ne faisait encore que construire ces villes et je connaissais très bien leur évolution.

- Ce que vous dites là, cher Guillermot est tout à fait vrai ... je me souviens encore de l'apparution des hommes, enfin, non pas leur apparution mais ma première rencontre avec eux. Avant même le temps de l'ancêtre du seigneur Aragorn. Sacrés hommes.
Vous savez, c'est un sujet très interressant que les débuts des elfes et de leur cohabitation avec les humains, les nains et même les créatures du Mordor. Les Valars sont des elfes peu commun, vous avez du rencontrer une Valar mais dans votre humble vie, n'espérez pas en rencontrer un ou une autre. On dit que ce sont les plus beaux êtres au monde, les plus gracieux.
Les cultures et les savoirs sont transmis de bouche à oreille de génération en génération et c'est ce qui qualifie notre race, on nous dit sage grâce aux savoirs que l'on a acquis. Lors de notre enfance, alors que nous découvrons comment prendre conscience et bien contrôler nos sens, nous apprenons aussi beaucoup des sages. Nous étudions toute notre enfance, et peu d'enfants sont présents car ils sont tous sous bonne garde dans le palais et autre part bien évidemment mais ils apprenent constamment de nouvelles choses. Et lorsque j'en ais le temps, je viens les voir, prendre connaissance de ce qu'ils ont acquis et ce dans quoi ils veulent se spécialiser. Les elfes sont très souvent doués pour des certaines choses et dès leur plus jeune âge, on trouve leur don facilement car ils sont constamment surveillés.
Mais vous les Hommes vous avez aussi vos traditions et votre culture, disons que celle des elfes et celle des hommes est incomparable car entièrement différente !

Nous avions du traverser un long couloir avant d'aboutir à une petite entrée toujours ouverte sur le jardin lorsque le temps était beau. La porte en question était de verre ce qui permettait toujours de voir dehors même si le temps était mauvais, voir se déchainer la nature ... quel spectacle est plus extraordinaire ? Je passais donc dehors jetant un coup d'oeil au saule sous lequel j'avais vu l'homme maintenant à mes côtés. J'avais longuement parlé et nous avions depuis longtemps maintenant dépassé le saule pour arriver à un banc devant lequel il y avait un champ doré et quelques fois parsemé de tâches colorées. C'était un champ de blé sur lequel sillonaient les rayons de l'astre diurne, les tâches étaient des fleurs qui poussaient à leur guise mais dont les elfes paysans se plaignaient souvent. Mais je demandais à ce qu'on laisse pousser ces plantes qui me ravissaient toujours. Des animaux couraient en liberté, beaucoup d'écureuils sautaient joyeusement d'arbustes en arbustes, des oiseaux volaient haut dans le ciel et quelque fois un aigle les faisait fuir, il fonçait dans le champ de blé et s'envolait assez rapidement après avoir attrapé un campagnol. J'avais vu quelque fois des biches courir mais elles s'enfuyaient rapidement, assez peureuses contrairement aux paons toujours leurs plumes ouvertes en éventail et venant faire la cour à chacun pour vanter leur beau plumage. Tout cet attirail émerveillait notre vue, le banc surplombait cette vue et je m'asseyais sur celui-ci.

- Voyez vous maitre Guillermot, vous m'avez montré la plus belle des vues à Minas Tirith et voici celle devant laquelle je m'émerveille toujours. C'est la seule chose dont je ne supporterais pas que l'on me l'enlève, même si l'on vient ici chaque jour à la même heure, la vue sera différente, un élément changera absolument tout. J'aime beaucoup à l'observer en attendant la venue d'une tempête ou d'un orage, ce champ doré sur un fond gris foncé est vraiment très beau.

_ Chacun possède son gris-gris, son porte-bonheur, ou une autre chose qui le fait vivre : certains comme vous pour la nature, quelques uns pour le savoir ou les livres, et d’autre…

Guillemot eut une penser : si le Mal avait été vaincu par Izildur lors du premier affrontement qui devait être le dernier. Si Sauron avait à tout jamais rejoint Morgoth, si les Peuples Libres de la Terre du Milieu ne vivait pas dans la crainte des ténèbres, le monde entier ressemblerais à ce jardin. Des côtes de l’océan au fin fond du désert il n’y aurait que des hommes, des elfes, des nains, des hobbits et des créatures en paix.
Soudain Guillemot sentit à ses pieds un frottement, un écureuil commençait à lui monter sur les jambes. Le Gondorien lui tendit sa main pour la faire grimper et le petit animal escalada son bras jusqu’à son épaule.

_ Les animaux ici ne sont pas farouches, dit-il avec un sourire.

Le conseiller caressa la tête de l’écureuil qui se laissait faire.

_ Si les hommes n’avait pas aussi besoin de moi, je resterais ici jusqu’à ma mort de Dùnedain…

Les remarques de l'homme me firent sourire, il semblait de plus en plus pensif et j'avoue que cela m'intriguais beaucoup.

- Non, c'est vrai ils sont assez peu peureux. Disons que nous les apprivoisons et aussi notre peuple a une certaine facilité à créer des liens avec les animaux ce qui fait qu'ils n'ont pas vraiment peur de nous.

Je regardais le conseiller faire avec l'écureuil et moi même d'un sifflement appelais un aigle qui appartenait à la volière de Nevrast. L'oiseau nous avait servi pendant de longues années, il avait distribué des centaines de courriers urgents ou encore des colis que de simples hiboux ne pouvaient transporter faute de forces. C'était un animal des plus sages et respecté des siens, il avait une allure extrêmement noble et son regard était très doux. Son plumage virait au brun très foncé mais sous ses ailes il avait des plumes entièrement blanches. Ses yeux perçants étaient de couleur verte lumineuse et son bec jaune ... Il se posa avec douceur sur mon bras, ses griffes s'aggripant à moi pour ne pas tomber ; il fit un mouvement de tête pour saluer Guillemot et il passa sa tête au niveau de mon visage comme pour m'embrasser. L'aigle se laissa caresser puis repartit en hauteur.

-Vous avez toutes les caractéristiques des Dùnedains, sage et toujours voué à sa terre natale jusqu'à ce que la mort ne vous en sépare.
Vous possédez un grand mérite, et lorsque le temps viendra, soyez sûr qu'une place vous sera conservée pour que vous puissiez vous reposer ici jusqu'à votre fin de vie.
Mais dites moi plutôt quel âge vous avez, votre peuple vit bien plus longtemps que les humains et pourtant vous êtes bien jeune !

Ces Dùnedains ... toute une histoire ! On dit qu'ils ont un lien lointain avec les elfes mais de là à en être sûre, je ne puis vraiment affirmer cela. Ce qu'il y a d'interressant avec ces êtres c'est leur capacité à soigner une personne et même quelques fois à lui rendre la vie. J'avais plusieurs fois réussis à guérir quelqu'un en le touchant simplement mais cela demandait beaucoup de forces et pouvais très bien se jouer de moi. J'en avais fait l'épreuve à Fondcombe avec le mercenaire ...
La phrase de Guillermot me revint tout à coup à l'esprit, il avait parlé de savoir, livres etc ... je me souvins alors qu'il m'avait emmenée à la bibliothèque de Minas Tirith et de là-bas j'avais rencontré un général, boitant légèrement ha ! quel était donc son nom ?! Ah oui ....

- Racontez moi un peu ... Avez vous des nouvelles du général dont j'ai fait la connaissance chez vous, Elbarâd me semble-t-il. Qu'en est-il de cet homme ? Il avait une jambe blessée un peu je m'en souviens très bien.

Quel garçon celui là ! Je souriais repensant à mon voyage au Gondor.

_ Elbarâd est toujours ce qu’il est, un général des armées de Minas Tirith, sauf que sa jambe a été entièrement soignée…

Guillemot pensa soudain à ce que sa discussion avec Elenwë avait masqué : la fatigue, il faut dire que traverser les trois-quarts de la Terre du Milieu à cheval n’était pas de tout repos, et plus Guillemot y repensait, plus cela lui devenait évident. Sa redécouverte de son ami lui avait fait perdre les notions de besoins, et en outre le sommeil.

_ Je vous pris de m’excuser, mais mon voyage ma affaibli, et je vous demande votre accord pour prendre congés. Mais avant, pourriez-vous me prêter les services d’un de vos messagers à ailes ?

[ Je suis désolé que mon nombre de lignes diminue à vue d’œil]

Nom d'un chien ! J'avais oublié les notions de politesses premières, Guillemot, comme je l'avais déjà remarqué avait les traits tirés et à présent la fatigue le gagnait forcément ... pauvre jeune homme, je me mordais la lèvre du bas le regardant désolée.

- Je suis sérieusement navrée, je vous avais ressenti un peu fatigué mais je n'ais pas du tout tâté la portée de cette fatigue, veuillez m'en excuser sincèrement. -Je claquais des mains faisant signe à un garde de venir, je lui indiquais quelques mots en elfiques il fit signe de tête et resta près de moi - Voici un homme de bon coeur, il va vous conduire à votre chambre, prête, vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin et s'il vous manque quoique ce soit faites signe et vous l'aurez dès que possible. Vous avez raison d'aller vous reposer, un voyage fait toujours cet effet n'est ce pas ...

Ah ... oui ! Un oiseau ! Attendez un instant.

Je regardais en l'air, le vent s'était arrêté depuis quelques instants déjà et me concentrant je fis de mon possible pour siffler de façon la plus stridente possible et dans la quart de seconde qui suivit mon sifflement un oiseau fit irruption dans le ciel ... un hibou. Le sourire aux lèvres j'attrapais la bête.

- C'est aussi un oiseau sage. Le plus rapide de mes hiboux, du papier ainsi que de l'encre seront à votre disposition dans votre chambre, il y a une cage dans laquelle vous pourrez déposer l'oiseau et le faire s'envoler dès que vous en aurez le besoin. Prenez votre temps, l'oiseau est sûr et très rapide.
Je vous souhaite donc un excellent repos, le repas vous sera servit à votre demande dans la salle où nous nous sommes rencontrés et si vous me cherchez, faites en part à un soldat ... je suis rarement trouvable.

Sur ces dernières paroles, je tendais l'hibou à Guillemot et je l'accompagnais en terminant notre discussion par des banalités pures jusque la porte où nous étions entrés dans le jardin. Je lui souhaitais encore une fois bon repos puis nous nous séparâmes, lui montant par des esclaiers précédé du soldat, moi qui attendais de ne plus les avoir dans mon champ de vision pour disparaitre par une des portes secrètes du palais pour pénétrer dans la bibliothèque par une entrée inconnue de tous. Jusqu'au diner on ne pouvait me trouver sauf les gardes qui savaient très bien que souvent je me trouvais ici, parmi les nombreux livres à étudier ...

[Pas de mal ... l'inspiration ça ne se commande pas.]

Guillemot vit arriver le soldat suivit de peu d’un hibou.

_ Je vous remercie pour tout cela, juste le temps de me reposer et je serais d’attaque.

Alors qu’Elenwë restait au rez-de-chaussée, Guillemot suivit le garde jusqu’aux étages supérieurs où l’elfes lui ouvrit bientôt une porte. Le Gondoriens entra et découvrit un chambre spacieuse donnant sur le jardin qu’il avait traversé, il y trouva en plus d’une et d’une table de chevet un bureau ou se tenait la cage à hibou, un fauteuil et une salle d’eau. Le conseiller remercia l’elfe qui était presque déjà partit, puis il se mit sur le bureau, écrivant déjà un message, de toute évidence pour Minas Tirith.

Citation :: Bien arrivé à Nevrast pour moi, espère que tout ce passe pour le mieux à la citée Blanche et que la reconstruction avance. Si le Mordor revient, n’hésitez pas à m’envoyer un message dans la minute.
Guillemot

Il roula le papier, le ferma avec de la cire et son sceaux, puis l’envoya accroché à la patte de l’oiseau qui s’envola en disparaissant de sa vision quelques instant après. Guillemot s’allongea enfin sur son fauteuil, et s’en alla pour le monde des rêves…

Les heures passèrent s'écoulant rapidement ... le nez penché dans mes livres, absorbée par des contes et par des cartes qui s'étendaient sur la table je ne voyais ni sentais le temps passer. Mes yeux commencèrent à se fermer et j'aurais très bien pu rester ainsi encore pendant des heures si mon état ne m'avait pas rappelé que j'avais un invité. Je regardais alors d'un air étonné les alentours, me sentant comme un gibier sortant de son terrier et ouvrant grand les oreilles et les yeux pour ne pas être pris au piège. Une sensation bizarre s'empregna de moi et je me levais faisant tomber quelques feuilles. Je remarquais alors la façon dont était remplie la table sur laquelle je venais de travailler pendant des heures et des heures : juste en face de mon siège il y avait un gros livre ouvert sur une page contenant des inscriptions bizarres et des images dessinées à ce que l'on appelle de nos jours l'aquarelle. Tout autour du livre étaient disposés des centaines de feuilles, des parchemins montrant des bouts de cartes d'autres des écritures elfiques puis étrangères et en dessous encore étaient placés des dictionnaires et des livres qui décrivaient les différentes races que l'on connait, leur histoire etc ... la table était garnie de ces trésors et moi comme une enfant ressentant le danger je ramassais vite tout ce qui trainait, les feuilles qui s'étaient envolées lorsque je m'étais levée puis les feuilles trainant sur la table ainsi que les livres prenant bien le soin de mettre un marque page pour indiquer la ligne de la page où je m'étais arrêtée de lire. Je fermais tout, distribuant les affaires sur l'étagère située dans mon dos et repartais par le même chemin par lequel j'étais arrivée après avoir soufflé les bougies du chandelier qui m'éclairait.
La lumière du jour m'éblouit les yeux lorsque je sortis de la porte cachée, j'avais l'impression d'avoir trop dormis et une espèce de lassitude s'empara de moi. Le palais semblait désert à cet étage, je montais dans ma chambre pour y trouver sur mon lit une robe adroitement déposée, celle que je devais mettre pour diner. Je la prenais donc l'accrochant au baldaquin de mon lit pour observer la façon dont elle tombait. J'étais au premier abord contente puis en la mettant me rendais compte qu'elle était très longue. Je m'en contrefichais absolument et je sortis donc de ma chambre pour aller trouver celle de Guillemot, je toquais à la porte et l'entrouvrant je me permis d'entrer sur la pointe des pieds je le regardais dormir quelques instants puis trouvant du papier et de l'encre qui avaient du lui servir plus tôt dans la journée je lui écrivis quelques mots :

Je préfère ne pas vous déranger en plein sommeil, vous avez besoin de beaucoup de repos après votre longue route pour parvenir à nos Terres. Je me permets de vous rappeler que si vous avez une nécessité quelconque n'hésitez pas à faire courir les courtisanes. Le palais vous est ouvert, je suis probablement dans une des salles du rez-de-chaussé.

Le mot étant écrit, je sortais en fermant doucement la porte après avoir regardé une dernière fois le Gondorien dormir calmement. Je descendais dans une des salles de l'étage en dessous pour me nourrir sans en avoir vraiment envie. Me tenant face à la fenêtre je méditais, une grappe de raisin dans la main.

Plusieurs heures s’étaient écoulées, le soleil avait fait le tour de l’horizon pour disparaître derrière les grands arbres de la ville, et on n’apercevait plus qu’une fine partie de l’astre.
Guillemot se réveillait enfin, avec encore quelques courbatures dans le dos, mais son repos l’avait revigoré. Il se leva et s’installa sur le balcon pour admirer le spectacle qu’offrait cette grand étoile. Le temps passa encore, et quand le Gondorien quitta le balcon, la nuit tombait désormais. Il se s’attarda dans sa chambre et finit par voir le bout de papier laissé par Elenwë, il voulu allez la voir mais l’heure n’y était pas. Il se mit alors sur son lit, et attendit que le sommeille l’emporte à nouveau pour faire défiler la nuit qui s’annonçait.

Le temps n'était pas au repos pour moi, des affaires travaillaient mon esprit depuis la nuit tombée. Les servantes me donnèrent pour conseil de dormir mais lorsqu'elles virent mon regard porté vers elles, je suppose qu'il fut la cause de leur soudain repli et donc elles décidèrent de me laisser à mes choix personnels. Le vent emportait mon esprit, je m'asseyais sur une chaise à bascule dans le jardin - la porte-fenêtre de la salle où j'étais ouvrait sur le jardin - et je me mis à observer les astres dans le ciel.
Les études émises par les elfes à propos de ces astres était encore assez faible en ces temps et j'observais donc le ciel, curieuse de savoir comment est-ce que ces petits astres vivaient seuls dans cet univers infini. Les chants des elfes de nuit ainsi que la constance de la chaise à bascule me firent endormir rapidement pour me réveiller avec le soleil dès le lendemain.
Alors que j'ouvrais un oeil pour voir un peu le champ d'action autour de moi, je vis des ouvriers travailler la terre avec des araires ainsi que des jardiniers s'occuper de récolter des fruits dans le vaste territoire de mon palais. Le sommeil m'avait emporté dans un autre monde merveilleux mais le fait de voir cette image douce à mon réveil, j'avoue que je me mis de bonne humeur de suite, le soleil chauffait la terre faisant sécher la rosée du matin déposée sur les brins d'herbes et sur les fleurs qui s'ouvraient à peine de peur de se faire brûler leurs pétales, elles s'épanouiraient plus tard disons, dans la journée créant un spectacle merveilleux. Dès cette matinée, je me levais à peine de ma chaise que cinq de mes conseillers arrivèrent et me posèrent des centaines de questions. Je les regardais sévèrement et leur demandais de faire comme il leur semblait bon sans que cela soit pour autant pour le peuple une mauvaise chose. A quand les affaires sérieuses ?
Je balayais la salle du regard ... quelque chose clochait, un table avait disparut, probablement déplacée dans la nuit ...
Peu importe, je regardais de nouveau par la fenêtre, un rayon de soleil vint à toucher mon visage et mes cheveux devinrent donc d'un or lumineux. C'est à ce moment là que se dessina une ombre dans l'encolure de la porte.

La matinée s’installait sur Nevrast et le soleil gagnait la chambre de Guillemot. Mais le Gondorien n’était pas dans son lit : assis devant son bureau depuis plusieurs heures, le conseiller méditait devant des cartes qu’il emportait souvent avec lui. Il réfléchissait à l’attaque du mois dernier de Minas Tirith par les forces de Sauron : il n’y avait qu’un remède pour les empêcher de lancer une nouvelle offensive : la contre attaque ! Mais… où ? Guillemot avait gardé deux lieux entre les dizaines que l’ennemi détenait en sa possession : Minas Morgul ou la Porte Noire… Mais cette dernière était l’ouverture directe sur le Mordor et Sauron lui-même, alors que Minas Morgul ne pouvait recevoir de renfort direct de la terre noire, toute fois elle avait le soutien des Neuf…
Guillemot décida de garder cela pour plus tard, l’heure avançait et il sortit de sa chambre pour se rendre au rez-de-chaussée. Quand il entreprit la descente des escaliers, il vit que le palais était déjà réveillait, plusieurs servants et servantes allaient et venaient,et un groupe d’elfe qui était en faite des confrères sortaient au même moment du bâtiment. Il se dirigea vers la pièce où il avait revue Elenwë et entra à l’intérieur.

Le vent souffla au dehors me faisant penser à une plainte et un doux gémissement, le chant de mes elfes s'éleva dans les airs venant de partout et de nulle part. Je posais un livre que je tenais entre les mains sur la table disposée à mes côtés, je regardais Guillemot, souriante.

- Quelque chose vous tracasserait Guillemot ? Je vous voie sourire humblement mais vos yeux ne font que transmettre un malaise qui touche votre coeur ... me tromperais-je ?!

Tout en regardant le Gondorien, je le prenais par le coude pour le mener au dehors de la salle, la matinée n'était qu'entammée et déjà les elfes s'affairaient de part et d'autre du château et l'effervescence ne faisait que commencer endehors des portes menant au château.

- Permettez moi de vous emmener au marché de ma ville, l'endroit qui me plait le plus surtout en matinée !

Je le regardais, comme il m'était devenu habituel ces derniers temps et un air de malice se fit lire dans mes yeux, je pris une longue cape noire qui allait recouvrir mes épaules lorsque je me déciderais à la mettre et sa capuche cachait un peu mon visage. Je la tenais pour l'instant dans mes bras, je menais le jeune homme en ville mais avant de sortir complètement de l'enceinte du palais je préférais mettre ma cape pour ne pas me faire trop remarquer bien que cela ne pourrait m'apporter rien de bien méchant. En passant sous le porche qui formait les portes du palais un frisson me parcourut ... je me lançais vers la place principale de la ville marchant dans des souliers de cuir attachés "à la façon romaine" c'est à dire que le lacet monte dans le mollet, le marché était très grand et je m'émerveillais tous les jours de sa beauté et de la richesse des aliments que l'on y vendait. Des stands de produits alimentaires, des stands d'outils agricoles, de vêtements, de bijoux de toute sorte et même des stands d'armes étaient là, tous disposés des deux côtés de la rue, des chevaux un peu partout et une foule grandiose ... je souriais attendant impatiemment une réaction de la part de mon ami.

Quand Guillemot entra, il croisa le regard d’Elenwë qui était déjà dans la pièce.

_ Non, vous avez bien raison. Je méditais juste sur une manière quelconque de rendre au Mordor la monnaie de sa pièce pour son attaque sur Minas Tirith, mais je ne suis pas venue ici pour travailler.

Puis Elenwë lui proposa une visite de la ville le jour du marché, une proposition que Guillemot ne refusa pas.

_ La première fois que nous nous sommes rencontré nous étions aux heures du marché de Minas Tirith, après celui des hommes, je suis bien impatient de voir les votre.

Il sortit du palais accompagné de la reine, et quand elle mit sur elle une cape, le Gondorien comprenait que cela était une simple mesure de discrétion. Être roi ou reine apportait peu être le titre de noblesse, mais cela devenait vite une gène pour la vie de tous les jours, comme d’aller ou bon vous semble sans avoir une multitude de gens autour.
Quand l’homme et l’elfe passèrent devant un étalage d’armes en tout genre, Guillemot repensa soudain au jour de la venue d’Elenwë à Minas Tirith. Où, le jour même, un serviteur de Sauron, l’un des Neuf Nazgûl, avait semé le trouble dans la citée, et que Guillemot avait perdu son épée en le combattant. Peut être ses armes étaient-elles elfique, qu’elles avaient le pouvoir de pourfendre les créatures du Mal sans pour autant tomber en cendres ? Guillemot s’attarda devant le stand, contemplant ses outils nés des forges de Nevrast.

Le Marché de Nevrast était très réputé dans la région pour sa diversité et pour ses marchandises exotiques, de ce fait, beaucoup d'elfes s'y rendait pour acheter et vendre leurs bien. Les rues de la ville étaient très encombrées de monde et de bêtes d'élevage. Les gardes surveillaient les transactions pour éviter les malentendus entre les clients et les vendeurs. Au même moment, une patrouille rentrait dans la ville après avoir passée une semaine à la frontière à surveiller leurs voisins. Parmi eux, une jeune elfe un peu en retrait portant une impressionnante épée à deux mains dans le dos. Son nom : Idril. La jeune héritière du trône de Nevrast venait d'être relevée à la frontière pour la dernière fois et rentrait au château maternel pour demander à sa mère la permission de la seconder. Effectivement, Idril n'est guère appréciée de ses collègues à cause de son caractère sérieux et de son épée plutôt impressionnante, de ce fait, elle avait décidé de retourner servir la reine. Elle rentra dans la ville sur son cheval, qu'elle laissa à l'entrée de la ville dans les écuries. Ensuite, elle décida de passer un peu de temps dans le marché dans lequel elle voulait acheter de la nourriture différente de ses rations de survie. Sur la route, elle croisa un humain en compagnie d'une gracieuse elfe de la nuit en train de discuter en jetant des coups d'oeil aux étales. La princesse reconnue alors sa mère et alla se jeter dans ses bras, heureuse de la revoir depuis tout ce temps.

-Mère ! Je suis tellement heureuse de te revoir ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ?

Idril se ressaisit en cachant sa joie de revoir Elenwë et reprit une posture noble, son épée balançant dangereusement derrière elle. Elle regarda sa mère avec un regard rayonnant puis se tourna vers le gondorien auquel elle s'adressa dans un humain parfait, comme le lui avait appris la reine de Nevrast :

-Bienvenue à Nevrast, maître humain. Je suis Idril, fille de la reine Elenwë, princesse de Nevrast et héritière présumée du trône, bien que ce sera bien sûr mon mari qui dirigera, quand j'en aurais un, évidemment, pas question que je reste enfermée à longueur de journées dans la salle du trône !

Je regardais le Gondorien observer une tente sous laquelle gisaient des cadavres d'armes des plus anciennes et des plus majesteuses, je reconnus mon armurier qui était excellent forgeron, il avait fourni toute mon armée en épées et arcs ainsi que quelques uns en poignards. Je souriais ...

- Maitre Gimshik ! Veuillez je vous prie servir ce jeune homme en épée qui lui soit à sa guise et convenance !

- Dame Elenwë ! Quel plaisir toujours, que de vous voir parmi nous ... je vous proposerais pour commencer une petite épée ...

- C'est un Gondorien ... il vient de Minas Tirith, allons, il a de la carure, vous le voyez bien, une épée à sa guise je vous dis !

Cet armurier avait le don de me faire rire, il racontait toujours avec le plus grand des plaisirs la façon dont il a forgé l'arme et la petite histoire de celle-ci, car pour lui chaque arme devait avoir son guerrier et chaque arme avait une âme qui correspond plus ou moins à son porteur. Je riais, tournant la tête vers l'Est ... c'est alors qu'apparut ma fille, le soleil dans les yeux je ne la vis pas arriver, surtout je ne m'attendais pas à la voir et lorsque je sentis arriver comme un boulet de canon dans mes bras, faillissant tomber à la renverse je tirais de grands yeux pour voir quel était l'auteur de cet acte rempli d'amour.
J'entendis la voix de ma fille et c'est alors que je la serrais longuement dans mes bras. Mon capuchon était tombé et chacun pu voir que le reine de la ville et son enfant étaient sur le marché ... chose que j'aurais adoré éviter mais le bonheur m'envahit au plus haut point et je n'y fis guère attention. Elle se présenta et déjà je ne la reconnaissais pas, elle avait tellement changé ! mais elle demeurait mon enfant, ma petite fille.

- Idril ! Sacré petite fille va ... je vous prie de l'excuser - dis je en souriant, rien que pour taquiner la jeune femme - je suis très heureuse de vous la présenter ... et très heureuse de la revoir ! Nous avons longuement été séparées mais je ne la lâcherais plus.

Je nageais dans la joie, retrouver mon enfant et être en compagnie d'un ami proche, rien de plus succulent pour débuter la journée. Cela me mit donc d'excellente humeur, le forgeron avait trouvé une arme elfique qui convenait visiblement bien à Guillemot. Je payais le commerçant et suivis d'une troupe de soldats qui accompagnaient à la base Idril se retrouvèrent à nous suivre tous les trois à travers le marché bombé. Je souriais tout un coup à la remarque qu'avait faite Idril concernant le trône ... un mariage, rien que ça ? Je hochais la tête mais je ne désapprouvais pas cette idée, passer le trône à une autre personne après avoir vécu tant de choses ne me dérangerais pas, je pourrais alors me concentrer plus sur mes voyages. Mais là n'était pas encore le débat que nous allions avoir bientôt surement. L'heure était aux joyeuses retrouvailles.

Bien que humble, Guillemot ne pu s’empêcher sur les paroles généreuses d’Elenwë de partir avec le forgeron dans le fond de sa boutique en quête d’une nouvelle locataire pour son fourreau, jetant un coup d’œil derrière lui pour voir si Elenwë n’allait pas rester seule, il vit une jeune elfe courir vers elle, et il sut qu’il partait sans crainte. L’elfe de la boutique ambulante fit un signe devant une vingtaine d’arme voulant dire *Choisissez !*. Le Gondorien fit le tour de la table, dévisageant les épées et tomba sur une épée style Gondorienne! Guillemot n’en crut pas ses yeux, le vendeur avait du faire le tour de la Terre du Milieu, il la prit à pleine main, et fit quelques bottes autour de lui avec. La lame était incroyablement légère ! C’était en apparence une lame du royaume des hommes mais qu’y possédait en elle des pouvoirs elfiques, il se demanda même si elle devenait bleu quand un orc approchait, comme dans les écrits de la bibliothèque de la citée Blanche. C’était celle là ! Guillemot remercia le maître d’arme respectueusement d’un signe de tête et sortit l’épée à la main.
Dehors, l’atmosphère avait changé, il assistait à une réunion mère fille. La jeune femme elfe se présenta à la venue du Conseiller dans le langage des hommes, et Guillemot répondit lui en elfique :

_ Ravi de vous rencontrer. Je me nomme Guillemot, homme des Dùnedains et conseiller au près du seigneur Aragorn à Minas Tirith. Votre futur époux aura de la chance de vous avoir, comme votre mère qui en a déjà ce bonheur.

Puis cette fois en langage humain.

_ Je crois que mon elfique n’était pas encore trop rouillé. Il n’y à rien à excuser Elenwë.

Il fit voir ensuite à la reine l’épée choisi.

_ Je vous remercie de tout cœur pour ce magnifique don, mais je ne suis pas digne n’accepter cela sans aucun retour de ma par, il me faut vous dédommager.

-Héhé, je n'ai pas dis pour autant que j'étais gâteuse et bonne à caser tout de suite ! Je n'ai pas envie de me marier avant un bon bout de temps !

Ce rendant compte qu'elle parlait d'une manière n'allant pas très bien à une "princesse", elle se ressaisit et se mit à marcher à côté de Guillemot et d'Elenwë. Cependant, au bout de quelques pas, elle se retourna et reconnue le reste de la compagnie qui les suivaient depuis le début, visiblement fatigués de devoir rester en plein milieu de la foule, en plein soleil, alors qu'ils avaient marchés toute la matinée. Idril revint en arrière et chuchota au sergent elfe qui semblait diriger la troupe :

-Je pense que la reine est en sécurité au milieu de Nevrast, de plus, je suis là... Idril tapota le manche de sa monstrueuse arme de destruction en défiant le sergent de dire le contraire. Je pense que vous devriez aller vous reposer.

Le soldat hocha la tête et se retourna vers ses hommes à qui il ordonna de se diriger vers la caserne du quartier Sud de la ville. Idril retourna auprès de sa reine de mère et du conseiller gondorien avec un sourire malicieux aux lèvres. Elle répondit donc à Guillemot qu'elle était enchantée de le rencontrer mais elle se préparait à demander une faveur à sa mère, s'en pour autant oser lui parler. Ils marchèrent encore et encore jusqu'à arriver à une petite place déserte en ce jour d'animation dans le centre de la ville. Pendant le trajet, la princesse de Nevrast récita son rapport de la frontière à sa mère pour montrer qu'elle avait bien accomplie sa mission et désigna, une fois sur la place tranquille, un banc près d'un cours d'eau bordé d'arbres dont l'ombre rafraîchissante soulageait les marcheurs lorsqu'ils venaient se reposer à leurs pieds. Elle détacha sa Claymore d'un bon mètre cinquante-cinq de longueur de son dos et la planta dans le sol où elle resta solidement enfoncée. Ensuite, Idril alla s'asseoir sur le banc et se détendit un peu, n'osant toujours pas demander à sa mère cette fameuse faveur...

(EDIT LEGOLAS: Va relire ta présentation, il y a des notes qui ont été laissés dessus)

Guillemot était sortit de chez le forgeron avec un large sourire aux lèvres, un sourire de contentement probablement, il me fit plaisir en se risquant à parler elfique, mon regard se posa sur l'épée qu'il me montrait.

- Votre elfique, permettez moi d'en jugez, est très bon, je suis très impressionnée

J'observais avec grand intérêt l'épée, elle était vraiment très belle et je ne doutais aucunement de son efficacité, je l'extirpais doucement des mains de Guillemot une fois sur la place relativement vide et fit quelques tours de bras avec ...

- Excellente épée, digne de vous, je vous l'assure. La lame est légère et donc rend l'épée fort maniable ...
Vous savez, lorsque j'étais chez vous, à Minas Tirith, vous m'avez hébergée bien plus qu'il ne le fallait, vous avez aussi consenti à ce que l'on héberge Kir-Thelassis lors de sa maladie. Non, ce cadeau de ma part vous sert de remerciement, même si je ne considère pas ce cadeau comme étant assez suffisant pour combler ce que vous avez fait pour moi. Vous êtes homme généreux et je voudrais qu'au moins une fois on vous renvoie ce que vous avez fait.

Je regardais ma fille, interrogeant son regard pensif, sa fameuse épée était devant elle plantée dans le sol. Je frissonnais, un courant d'air frais vint balayer doucement la place faisant virevolter des courants de sable éparpillés sur le sol. Alors que nous marchions vers la place, qui était déjà atteinte maintenant, mais avant même que je ne prenne en main l'épée de Guillemot entre les mains, j'avais écouté le récit d'Idril en hochant la tête, décidément cette jeune fille ne ferait jamais rien comme personne. Et maintenant qu'elle était assise non loin de moi sur le banc à l'ombre des arbres et près du cours d'eau, je me demandais ce qui pouvait la tracasser ainsi.

- Dis moi Idril, dis moi donc ce qui ne va pas ... pourquoi as-tu donc cet air si pensif ? Tu es peut-être fatiguée par la route, si tu veux on peut rentrer au palais ...

Je ne pouvais pas savoir ce qu'elle me voulait, je suis trop proche d'elle pour reconnaitre un changement particulier dans son regard ou autre, mais pourtant je lisais bien au fond de ses yeux une envie, quelque chose de bien fort. Je rendais l'épée à Guillemot avec un large sourire aux lèvres et je lui proposais d'aller rejoindre l'enfant assise.

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